La Compagnie française d'assurance du commerce extérieur (Coface) a maintenu la note A4 pour l'évaluation risque pays de l'Algérie au moment où l'environnement des affaires est classé à B, indique lundi la compagnie. La Coface a souligné, concernant l'Algérie et lors de la présentation de sa note de conjoncture à la faveur de son 16ème colloque risque pays que la croissance du PIB est de 3,0 % en 2011 et sera de 3,6 % pour 2012. L'inflation moyenne annuelle est de 4,0% en 2011 et 3,5% en 2012. Le solde budgétaire a été de -3,0% (2011) et sera de -4,0 % (2012). Le solde courant/PIB est de 10,0 % (2011) et 5,0 % (2012). La dette publique 8,1% (2011) et 10,8 (2012), précise la Coface. Selon la compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur, les exportations sont estimées à 40% du PIB, alors que les importations sont évaluées à 36% du PIB. Sur l'appréciation du risque, la Coface évoque une croissance modérée, soutenue par le secteur des hydrocarbures et les dépenses publiques. Les évaluations du risque-pays se situent sur une échelle de 7 niveaux: A1, A2, A3, A4, B, C, D. La production de pétrole n'a enregistré qu'une «augmentation marginale» en 2011 alors que celle du gaz naturel a pâti d'un ralentissement des investissements et de problèmes techniques, estime par ailleurs la Coface dans sa note de conjoncture. Hors hydrocarbures, l'activité a avancé à « un rythme soutenu », grâce à une bonne récolte agricole et aux secteurs tirés par les investissements publics, ajoute la Coface qui souligne cependant que ces secteurs représentent une part « relativement limitée » du PIB et par conséquent contribuent « modérément » à la croissance qui « globalement a ralenti ». Tassement du déficit En 2012, la croissance est « susceptible de rebondir » en raison d'une possible augmentation de la production pétrolière et gazière et de dépenses publiques élevées, principalement du fait de la poursuite du vaste programme d'investissements publics (constructions de routes, de logements et de voies ferrées). On relève par ailleurs l'augmentation des salaires du secteur public ainsi que les subventions des produits de première nécessité qui permettront de soutenir la consommation privée. Quant aux investissements privés, « leur progression risque d'être bridée par une insuffisance de financement notamment». Le déficit budgétaire s'est tassé en 2011, grâce à la hausse des revenus pétroliers, souligne la Coface dans sa note de conjoncture, mais considère cependant qu'il pourrait « se creuser en 2012 » en raison de la poursuite de la modernisation des infrastructures et de la hausse des salaires dans l'administration. Toutefois, les revenus des hydrocarbures en réserve dans le Fonds de régulation des recettes, permettent de financer ce déficit, d'autant que le pays bénéficie d'un faible endettement public, note la compagnie. Grace aux exportations d'hydrocarbures et à des cours devant rester élevés, les balances commerciale et courante « seront excédentaires en 2012 ». Ces exportations seront soutenues par la mise en service en 2011 du gazoduc Medgaz entre l'Algérie et l'Espagne, ainsi que d'unités de gaz naturel liquéfié en 2012, estime-t-on encore. L'Algérie est toutefois tributaire de l'Europe pour son commerce extérieur et les perspectives moroses dans cette zone pourraient freiner les ventes algériennes. D'imposantes réserves de changes renforcent une situation financière extérieure déjà solide. De plus, la politique active de désendettement extérieur, via le remboursement anticipé de la dette rééchelonnée et l'interdiction pour les entreprises d'emprunter à l'étranger a ramené le ratio dette/PIB à un niveau très faible (3%). Sur la plan politique, la Coface note que la continuité prévaut depuis la réélection du président Abdelaziz Bouteflika en 2009 pour un troisième mandat. Elle rappelle que l'Algérie a pris des mesures destinées à améliorer la représentation politique et le rôle des médias , à lutter contre le chômage des jeunes et à augmenter le nombre de logements sociaux. La Coface souligne également l'amélioration de la situation sécuritaire et évoque par ailleurs les restrictions visant les importations et les investissements étrangers visant à protéger les intérêts économiques du pays et de promouvoir les industries nationales.