Le groupe pétrolier Sonatrach vise, d'ici 2015, une production de 120.000 barils/jour à partir des gisements qu'il développe à l'international, a indiqué, hier, Mohamed Meziane dans un entretien à l'APS. Cette compagnie prévoit aussi de tirer 150 millions de dollars par an de ses investissements dans les services d'engineering et de construction consentis par ses filiales à l'étranger. Pour le patron de Sonatrach, «la conjoncture économique mondiale actuelle a, certes, engendré une baisse de la demande d'énergie, mais ce n'est pas pour autant que nous allons ralentir notre cadence d'investissement en général et à l'international en particulier». En effet, explique-t-il, «c'est en période de crise que les bonnes opportunités se présentent. C'est en ce moment que certaines compagnies internationales, disposant de capacités propres de financement, saisissent les opportunités d'affaires favorables pour renforcer leur portefeuille et position sur le marché». Et d'ajouter, «notre vision globale sur le développement à l'international poursuivra l'objectif d'un déploiement pragmatique de nos activités extérieures». Outre sa participation en Egypte avec le norvégien Statoil, le groupe énergétique algérien est présent respectivement au Pérou dans le grand gisement de Camisea, en Libye, au Niger, en Tunisie, au Mali avec l'italien Eni, et en Mauritanie avec le français Total. Le groupe est également intéressé d'investir en Colombie et au Moyen-Orient, notamment en Irak, où des potentiels d'investissements existent, selon M. Meziane qui indique que Sonatrach cherche le cadre de son intervention dans ces pays. En Afrique, Sonatrach est en train d'œuvrer pour concrétiser le méga projet du gazoduc TSGP devant relier le Nigeria au continent européen. Une rencontre entre les trois compagnies initiatrices du projet (Sonatrach, NNPC et Sonideb) a eu lieu récemment, à Niamey (Niger), pour préparer les autres phases du projet. Interrogé, par ailleurs, sur les répercussions de la crise économique mondiale sur l'investissement dans l'amont pétrolier algérien, le dirigeant de Sonatrach a affirmé que son groupe est prêt a céder jusqu'à 49% des participations dans les périmètres des hydrocarbures où il opère. «Si on le jugera nécessaire au plan stratégique, pour le développement de l'exploration et de l'exploitation, on cédera au partenaire choisi jusqu'à 49% de participations dans les blocs opérés par Sonatrach, dans le cadre du deuxième appel d'offres national et international pour l'exploration des hydrocarbures», précise M. Meziane. A cet effet, trois périmètres sur les dix proposés à l'octroi par l'Agence nationale pour la promotion des hydrocarbures au titre du deuxième appel d'offres sont opérés actuellement par Sonatrach. L'investissement dans l'amont pétrolier semble pâtir des effets de la crise économique internationale puisque seulement quatre périmètres sur les 16 proposés à l'attribution ont été octroyés dans le cadre du premier appel d'offres international: «cette situation est survenue avec la crise économique mondiale qui suscite les craintes chez les investisseurs», explique-t-il. A une question sur l'impact de la baisse des cours de brut sur le prix du gaz, M. Meziane a expliqué que l'indexation des prix du gaz algérien varie selon les contrats gaziers signés avec les clients. «Le prix du gaz est indexé soit au pétrole soit aux produits concurrents comme l'électricité, le charbon, le fioul, le gasoil, pour lui permettre de pénétrer sur des segments de marché où le pétrole est dominant». 2 projets gaziers au Venezuela Par ailleurs, Sonatrach a relancé les négociations sur sa participation dans deux projets de GNL au Venezuela et a, en outre, manifesté son intérêt pour développer des gisements dans la riche région pétrolifère d'Orénoque, a confié Mohamed Meziane. Pour le patron de Sonatrach, la question de sa participation au développement de ces deux projets a été évoquée lors de la visite du président vénézuélien Hugo Chavez à Alger. A ce sujet, le président vénézuélien avait déclaré vouloir «voir Sonatrach participer dans le secteur gazier» au Venezuela. Interrogé si Sonatrach a manifesté son intérêt pour le développement de gisements pétroliers dans la région pétrolifère d'Orénoque, M. Meziane a indiqué que son groupe, activant dans l'extraction des bruts légers seulement, ne dispose ni de la technicité ni de l'expérience lui permettant l'extraction des bruts lourds, d'où la nécessité de s'associer à d'autres partenaires dans pareils projets. «Nous sommes intéressés par l'investissement dans cette région. Notre approche stratégique pour le développement à l'international repose sur le partenariat afin de partager les risques et la technologie», ajoute-t-il.