Le groupe pétrolier Sonatrach vise, d'ici 2015, une production de 120.000 barils/jour à partir des gisements qu'il développe à l'international, a indiqué lundi M. Mohamed Meziane dans un entretien à l'APS. Cette compagnie prévoit aussi de tirer 150 millions de dollars par an de ses investissements dans les services d'engineering et de construction consentis par ses filiales à l'étranger. Pour le patron de Sonatrach, «la conjoncture économique mondiale actuelle a, certes, engendré une baisse de la demande d'énergie, mais ce n'est pas pour autant que nous allons ralentir notre cadence d'investissement en général et à l'international en particulier». En effet, explique-t-il, «c'est en période de crise que les bonnes opportunités se présentent. C'est en ce moment que certaines compagnies internationales, disposant de capacités propres de financement, saisissent les opportunités d'affaires favorables pour renforcer leur portefeuille et position sur le marché». En Afrique, Sonatrach est en train d'œuvrer pour concrétiser le méga projet du gazoduc TSGP devant relier le Nigeria au continent européen. Une rencontre entre les trois compagnies initiatrices du projet (Sonatrach, NNPC et Sonideb) a eu lieu récemment à Niamey (Niger) pour préparer les autres phases du projet. Interrogé, par ailleurs, sur les répercussions de la crise économique mondiale sur l'investissement dans l'amont pétrolier algérien, le dirigeant de Sonatrach a affirmé que son groupe est prêt a céder jusqu'à 49% des participations dans les périmètres des hydrocarbures où il opère et proposés actuellement à la cession d'intérêts. «Si on le jugera nécessaire au plan stratégique, pour le développement de l'exploration et de l'exploitation, on cédera au partenaire choisi jusqu'à 49% de participations dans les blocs opérés par Sonatrach, proposés à la cession d'intérêt dans le cadre du deuxième appel d'offres national et international pour l'exploration des hydrocarbures», précise M. Meziane. A une question sur l'impact de la baisse des cours de brut sur le prix du gaz, M. Meziane a expliqué que l'indexation des prix du gaz algérien varie selon les contrats gaziers signés avec les clients. Par ailleurs, le patron de Sonatrach a souligné que son groupe a relancé les négociations sur sa participation dans deux projets de GNL au Venezuela et a, en outre, manifesté son intérêt pour développer des gisements dans la riche région pétrolifère d'Orénoque. Au départ, la Sonatrach avait soumis une offre à la compagnie vénézuélienne PDVSA sur deux projets de GNL, «mais les conditions d'attribution étant draconiennes, Sonatrach n'a donc pas pu répondre à ces critères», explique-t-il. Les conditions exigées par la partie vénézuélienne ont porté notamment sur le taux de participation de Sonatrach dans ces deux projets gaziers, les délais de réalisation et le niveau de financement: «La participation qui nous a été proposée dans ces projets avait été fixée à 10%, avec un niveau de financement important et des conditions financières un peu sévères. Les retombées et les avantages de ces projets ne semblaient pas être très économiques pour Sonatrach», commente M. Meziane. Cependant, poursuit-il, le groupe pétrolier algérien a relancé récemment la question de sa participation au développement de ces deux projets.