Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakach, a estimé hier à Alger la nécessité de réunir les conditions nécessaires pour l'émergence d'une économie de production, centrée sur l'entreprise, et créatrice de richesses hors hydrocarbures. S'exprimant lors d'une conférence de presse, M. M'rakach a souligné l'importance pour l'Algérie de sortir de la dépendance des recettes d'hydrocarbures et des importations à travers l'adoption d'une «réforme économique effective» axée, selon lui, sur l'encouragement de l'investissement productif, le partenariat public-privé, et sur la lutte contre l'informel. M. M'rakach, qui a présenté un «Mémorandum» contenant une série de propositions à caractère socioéconomique, a appelé à la création d'un dispositif d'investissement au niveau de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) pour encourager les investissements productifs dans l'accès au foncier et les facilitations bancaires notamment. «Il faut que l'Andi crée un dispositif spécial qui, à travers des bonifications, vise à substituer aux importations», a-t-il indiqué, saluant les facilitations accordées par les pouvoirs publics pour l'accès des investisseurs au foncier industriel, à travers le mode de concession qui, a-t-il affirmé, contribue à la lutte contre la spéculation. Evoquant, par ailleurs, le programme en cours de mise à niveau des Petites et moyennes entreprises (PME), le président de l'association patronale a estimé qu'il a besoin d'»une révision» car, selon lui, sur «les 20.000 entreprises devant bénéficier de ce programme aucune n'a été définitivement impliquée, alors que deux ans sont passés depuis le lancement du programme». Interrogé sur l'évaluation faite par la CAP de l'application des décisions prises lors de la dernière Tripartite (Gouvernement-Ugta-patronat), il a plaidé pour un meilleur suivi de la mise en œuvre des décisions prises en faveur de l'entreprise notamment celles relatives au rééchelonnement des dettes des PME. Il a affirmé que «la Tripartite est sortie avec des décisions qui compensent largement les problèmes (socio-économiques) qui existent en Algérie et qu'il faut suivre la démarche d'exécution des décisions prises lors de la tripartite pour contrebalancer les fléaux de la fraude et de la corruption». «Il faut coordonner ces décisions. Il faut qu'on retrouve ces décisions sur le terrain, c'est-à-dire voir des actions», a-t-il insisté. M. M'rakach a également relevé la nécessité de renforcer la lutte contre l'économie parallèle par le biais d'un organe de suivi regroupant tous les départements ministériels, les services de sécurité ainsi que les opérateurs économiques. Le président de la CAP a, enfin, appelé à «faire bénéficier le secteur économique privé des mêmes dispositions que le secteur économique public», soulignant dans le même ordre d'idées, que l'économie algérienne «a besoin d'une démarche d'actionnariat économique public-privé».