C'est aujourd'hui que se tient la réunion de la tripartite gouvernement-patronat-UGTA à Alger, sans les syndicats autonomes, pour une évaluation des mesures prises lors de la réunion de mai visant à relancer la production nationale. Comportant un fort contenu social, cette réunion débattra aussi des difficultés financières et réglementaires de l'entreprise algérienne et de l'assainissement des entreprises en difficulté de remboursement. Deux importantes mesures revendiquées par le patronat : l'allégement du Credoc pour les entreprises productrices et le soutien financier de l'Etat aux PME à travers un différé de paiement des crédits et la bonification des taux d'intérêt, ont été anticipées par les pouvoirs publics dans la loi de finances complémentaire de 2011. Le patronat a réclamé entre autres l'amélioration du climat des affaires et l'instauration de l'égalité entre entreprises publiques et privées dans l'accès au financement et au foncier. A l'issue de la tripartite de mai dernier, un groupe a été dégagé pour examiner les voies et moyens de la relance de l'entreprise algérienne et l'investissement productif, son rapport fera l'objet d'une étude lors de cette rencontre. Selon les propos de Boualem M'rakach, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), le handicap majeur qui entrave la relance économique du pays réside dans «la non-application des lois existantes et des décisions prises à chaque fois». Cette organisation patronale s'est exprimée pour la réactivation du Pacte économique et social, qualifié de document fiable». La CAP a estimé que ce pacte économique devrait être réactivé et officialisé lors de la tripartite d'aujourd'hui, pour en faire un texte législatif. Pour sa part, la Confédération nationale du patronat algérien a fait savoir qu'elle réitérera son soutien aux petites et moyennes entreprises en difficulté. Son président, Mohamed-Saïd Naït Abdelaziz, a déclaré à la presse que «nous attendons des pouvoirs publics le soutien des entreprises qui essayent de survivre, afin de les relancer et de préserver ainsi les postes d'emploi». Les présidents d'associations patronales ont annoncé la couleur, et comptent bien obtenir le maximum. Cela dit, leurs déclarations restent imprécises. Le patronat, bien qu'il ait émis la volonté d'une revalorisation du SNMG, salaire national minimum garanti, qui est fixé à 15 000 DA, s'est déclaré «décidé» à défendre les intérêts de l'entreprise et par voie de conséquence, la production nationale, à l'exception du FCE, Forum des chefs d'entreprises, qui s'est dit favorable à une hausse du SNMG mesurée et qui ne sera pas élargie à tous les salariés. Réda Hamiani, président de ce Forum, s'est déjà expliqué à ce sujet lors de la dernière évaluation de l'indice de performance de l'entreprise, le IFPE40, par le fait que l'entreprise ne pourra pas supporter le surcroît de la charge sociale, notamment pour les entreprises en difficultés financières. «Le salaire étant un coût supplémentaire, cela va alourdir leur gestion et leurs coûts d'exploitation», a-t-il déclaré dernièrement à la Radio nationale.