La faiblesse des pluies affecte la production alimentaire au Niger, au Tchad, au Burkina Faso et au Mali.On estime à 9,8 millions le nombre de personnes désormais vulnérables dans ces deux pays et des milliers d'autres sont également menacées par la faim dans le nord du Burkina Faso et le nord-est du Mali. Des enquêtes menées par les Nations unies et les gouvernements dans la plupart des pays de l'est du Sahel montrent une prévalence de la malnutrition aiguë générale, supérieure à 16 %. Cela dépasse les seuils critiques fixés par l'OMS. Les prix alimentaires restent élevés, ce qui rend encore plus difficile l'achat de nourriture par les agriculteurs et les éleveurs. Il convient d'éviter une crise alimentaire aiguë comme celle qui s'était produite en 2005. "La situation dans la région est très inquiétante", indique Fatouma Seid, coordonnatrice de la ao pour l'Afrique de l'Ouest. "Les éleveurs pauvres sont contraints de vendre au rabais leurs animaux - à savoir leur unique source nutritionnelle et de revenus - pour acheter de quoi nourrir leurs familles tandis que les agriculteurs n'ont pas de semences à planter", ajoute-t-elle. "La priorité pour la FAO est d'obtenir du fourrage pour les animaux et fournir aux agriculteurs les semences pour la saison des semis de juin." La Fao intensifie son aide aux éleveurs et pasteurs du Niger et du Tchad. En 2009, la production céréalière au Niger était inférieure de 30 % à celle de 2008. La production de niébé, une source importante de protéines pour la population, a chuté de 37 %. L'aide d'urgence est requise pour permettre aux éleveurs de nourrir leurs animaux qui souffrent de la pénurie de pâturages, du fait des pluies irrégulières. Près de 70 % du cheptel est à risque si le fourrage tarde à arriver. Suite à la détérioration de la situation au Niger, qui avait déjà connu une grave crise alimentaire en 2005, la FAO a lancé huit nouveaux projets d'une valeur de 12,7 millions de dollars qui profiteront à quelque 2,6 millions de personnes. Ils sont financés par l'UE, le DFID, l'Espagne, la Belgique et le Fonds central d'intervention d'urgence (CERF). Les programmes comprennent l'achat et la distribution immédiate de 7 850 tonnes de fourrage, 2 500 tonnes de semences de céréales et de légumes et des engrais pour la principale saison des semis de juin et la saison sèche d'octobre. Selon la Fao , au Niger un kit de semences et d'engrais d'un coût de 35 dollars permet de produire environ cinq sacs de nourriture, soit assez pour nourrir une famille de sept personnes pendant quatre mois. La Fao vient également de lancer un programme “argent contre travail” de la FAO qui permet aux ménages vulnérables de restaurer les pâturages grâce à l'amélioration de la qualité des sols et la rétention de l'eau pour la production de fourrage. La Fao met aussi en œuvre un programme de réhabilitation financé à hauteur de 4,1 millions de dollars par la Facilité alimentaire de l'UE. L'objectif est d'améliorer à moyen terme le système agricole du pays, notamment la multiplication des semences de qualité, le renforcement des organisations d'agriculteurs et l'amélioration de l'accès des agriculteurs au crédit, en leur permettant d'emprunter en mettant en gage leurs cultures. Au Tchad, la production alimentaire a régressé de 11,5 % par rapport à l'année dernière atteignant, son niveau le plus bas depuis 2006, selon le gouvernement. Toutefois, la baisse est beaucoup plus forte dans certaines régions en raison de la grave situation humanitaire à la frontière avec le Soudan, qui aggrave le problème du manque de pluies pour les agriculteurs. L'afflux de réfugiés en provenance de la région soudanaise du Darfour et de la République centrafricaine - plus de 300 000 personnes - aggrave la situation déjà fragile des approvisionnements alimentaires. Au Tchad, la FAO fournit des intrants agricoles, des semences, des engrais et des aliments pour animaux d'une valeur de 4,5 millions de dollars pour la saison des semis de mai. Cette opération est financée principalement par l'UE et le CERF. Les distributions de fourrage et de produits vétérinaires aux pasteurs du Mali et du Burkina Faso sont également en cours.