Un centre de procréation médicalement assistée (PMA) a été inauguré mardi au niveau du service de Gynécologie obstétrique du Centre Hospitalo-Universitaire (CHU) Nafissa Hamoud d'Hussein dey. «L'objectif est de répondre au mieux aux besoins des couples inféconds et d'assurer à ceux démunis l'accès aux techniques (de pointe) d'assistance médicale à la procréation qui enregistrent actuellement une maîtrise parfaite liée à un savoir faire, avéré, dans le domaine», a indiqué le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès en inaugurant ce centre. Le ministre a précisé que l'infertilité constitue à travers le monde «un problème de santé publique». Au niveau national, au delà du problème médical et de la réponse thérapeutique que nous devons y apporter, elle constitue trop souvent «une source de conflit au sein de la famille avec de fortes répercussions au plan psycho-social, car elle conduit dans les cas extrêmes à la dissolution de la famille». L'ouverture de ce centre dans le secteur public « va permettre à bien des couples aux revenus modestes de bénéficier d'une prise en charge totale est gratuite», ont estimé les responsables du service. A ce titre, la prévention et la prise en charge de couples infertiles font partie intégrante des objectifs nationaux de santé et tout particulièrement de la santé reproductive», a fait savoir M. Ould Abbès. Il s'agit dans ce cadre «d'assurer la disponibilité et l'accès aux techniques d'AMP pour les cas d'infécondités avérés justiciables de ce type de traitement», a-t-il soutenu. Le ministre a rappelé à l'occasion que la PMA a déjà été réalisée dans la même enceinte (CHU d'Hussein Dey) par le PR Laliam et le Dr Feu Ftouki) au début des années 90 avec neuf naissances enregistrées par la fécondation in vitro, situant ainsi déjà à l'époque, l'Algérie comme le premier pays africain à réussir cette performance et comme précurseur en la matière. Il s'est, à cet égard, félicité du fait que le secteur privé, entité à part entière du système national de santé se soit saisi de ces derniers développements, enregistrant même des réussites. Ce secteur compte à ce jour, 9 centres de PMA et sa réussite se chiffre en milliers de naissances ces dernières années. Pour M. Ould Abbès, l'objectif maintenant est d'étudier les voies et moyens pour «étendre ces prestations au niveau du secteur public, dans un souci d'équité en matière d'accès aux soins de haut niveau, et ce, compte tenu du fait qu'il s'agit de prestation relativement onéreuses». Il a annoncé à cet effet que des centres de PMA seront ouverts l'année prochaine dans plusieurs wilayas du pays en plus de ceux déjà existant a Oran et à Constantine. Sachant que l'assistance médicale à la procréation est «une importante question de société», une réflexion et une concertation ont été menées et ont conduit à l'élaboration du «guide de bonnes pratiques cliniques et biologiques de l'AMP» qui a fait l'objet d'une instruction ministérielle en mai 2000", a indiqué le ministre de la santé. Ce travail, a-t-il dit, constitue pour l'heure le cadre réglementaire et normatif régissant l'exercice de l'AMP au niveau des secteurs public et privé. M. Ould Abbès a précisé en outre que le projet de texte de la nouvelle loi sanitaire en cours, «devra nécessairement intégrer toutes les dispositionsjuridiques liées à l'exercice de ces pratiques, de leur organisation et développement ainsi que les dispositions pénales et les sanctions liées aux manquements dans cet exercice. «Dans ce contexte nous serons amenés aussi à l'élaboration d'un texte de loi sur la biomédecine et la bioéthique dans la perspective de la création d'une agence de biomédecine», a déclaré le ministre devant le personnel de ce centre. Il est également prévu la mise en place du registre de procréation médicalement assisté dans le cadre des programmes dédiées à la santé reproduction. L'incidence de la fertilité est estimée dans le monde entre 8 et 10 % des couples. En Algérie, elle est de 7% des couples (Enquête Nationale sur la Santé de la Famille «EASF 2002» et enquête Papchild «1992» et MICS 3 «2006». Ainsi quelque 300 .000 couples sont concernés par ce problème sociétal dans notre pays. La Procréation médicale assistée (PMA), également appelée assistance médicale à la procréation (AMP) et procréation assistée médicalement (PAM) est un ensemble de pratiques cliniques et biologiques ou la médecine intervient plus ou moins directement dans la procréation afin de permettre à des couples infertiles d'avoir un enfant. Cette pratique ne se réduit pas à la fécondation in vitro (FIV, ou FIVETTE pour «fécondation in vitro et transfert d'embryon»), qui n'en est qu'une des méthodes.