L'œuvre de Abdelmalek Sayad (1933-1998) sera au centre d'une nouvelle rencontre, la 7ème du genre prévue le 12 avril prochain à Oran, dans le cadre du cycle dédié à ce penseur algérien fondateur de la sociologie de l'émigration-immigration, a-t-on appris auprès des organisateurs. La valorisation des archives léguées par Sayad constitue l'objectif principal de cette rencontre destinée notamment aux jeunes chercheurs voués à la compréhension des mécanismes migratoires, a précisé à l'APS Mme Nouria Benghabrit Remaoun, directrice du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), basé à Oran. Plusieurs étudiants issus des différentes écoles doctorales algériennes d'anthropologie participeront à cette manifestation tout en bénéficiant d'ateliers dédiés aux analyses conceptuelles des textes de Sayad, a-t-elle indiqué. Cette initiative intervient dans le cadre d'un programme mettant en partenariat le CRASC, l'Institut français d'Oran et l'Association de prévention du site de la Villette (ASPV, France) qui a coordonné la formation des jeunes archivistes ayant procédé à l'inventaire du fonds Sayad. La traduction en langue arabe des publications de ce sociologue figure parmi les grands objectifs assignés à travers ce partenariat, a rappelé la directrice du CRASC en annonçant la prochaine validation de la transcription d'un premier lot d'ouvrages. L'œuvre de Sayad, qui est conservée dans la médiathèque inaugurée à son nom en mars 2009 à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI, France), comporte des milliers de documents, photos et enregistrements sonores contenus dans 420 boîtes d'archives. Né en Algérie, Abdelmalek Sayad est le troisième et unique garçon d'une famille de cinq enfants. Il fait ses études primaires dans son village natal, en Kabylie, puis poursuit sa scolarité au lycée de Bejaia avant d'entreprendre une formation d'instituteur à l'Ecole normale de Bouzaréah (Alger). Il est ensuite nommé instituteur dans une école à la Casbah. Il poursuit ses études à l'université d'Alger où il fait la rencontre de Pierre Bourdieu. En 1963, il s'installe en France, d'abord en tant qu'enseignant vacataire au Centre de sociologie européenne de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). En 1977, il intègre le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) où il sera nommé directeur de recherches en sociologie. Il décède le 13 mars 1998.