L'émergence d'un tissu de PME algériennes compétitives en tant qu'acteur actif dans le développement économique a été au menu d'une rencontre tenue en prévision des états généraux de la PME, prévus au mois de juin prochain, a-t-on appris mardi auprès des organsiateurs. Cet atelier visant à asseoir une stratégie de relance des PME à l'horizon 2025 a été animé par des experts, des représentants du mouvement associatif professionnel, des institutions financières ainsi que des représentants d'organismes publics en charge de la PME. La réunion, organisée par le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement, devrait permettre à ces opérateurs de débattre, de formuler et d'adopter, selon un esprit et une démarche participatifs, les principes qui guideront les actions de chaque partie à l'élaboration de la charte de la PME algérienne, selon la même source. L'amélioration de l'environnement de la PME est également tributaire de la qualité d'une concertation et d'un dialogue entre tous les acteurs concernés pour développer une économie moins dépendante des hydrocarbures, d'une part, et maintenir d'autre part les équilibres budgétaires et le niveau d'investissement, a-t-on ajouté. Les débats ont porté, en outre, sur les défis de la diversification économique, l'élargissement de la sous-traitance et le redéploiement du tissu des PME, la problématique de la compétitivité, de l'innovation, du transfert technologique et de l'internationalisation au sein des PME à l'horizon 2025 et le développement de l'employabilité des Ressources humaines. A ce propos, M. Hocine Amer Yahia, consultant, a souligné que le développement économique et social passe par une «densification» du tissu de PME, et une «bonne» répartition géographique de ces entreprises. Charte de la PME algérienne Amer Yahia préconise également l'élaboration d'un projet de charte de la PME algérienne comme «cadre de concertation et de dialogue» en vue d'identifier les contraintes et les enjeux liés à leur développement et les objectifs à atteindre. «Cette charte constitue un code d'éthique et de gouvernance qui définit les droits et les obligations de toutes les parties et une source d'inspiration pour la définition d'un socle juridique et institutionnel promotionnel, adapté au contexte de la PME algérienne», a-t-il souligné. Il a aussi recommandé l'intégration des PME dans le développement de l'économie verte et dans le schéma d'aménagement du territoire. D'autres experts ont préconisé de leur côté deux types d'actions pour la promotion de l'innovation au sein des PME, la première consistant dans la création de pôles technologiques associant recherche et entreprise, alors que la seconde porte sur l'encouragement de la formation de technologues (spécialistes de la technologie). D'autres experts ont suggéré de promouvoir l'internationalisation des PME dans les marchés extérieurs par le développement de leur compétitivité, l'implantation de pratiques de la bonne gouvernance au sein de ces entreprises et l'assouplissement des procédures administratives pour libérer les initiatives entrepreneuriales. L'Algérie compte environ 700.000 PME employant 1,7 million de personnes environ, selon les statistiques de l'année 2012. Près de 95 % de ces PME sont classées comme très petites entreprises (TPE), familiales en majorité. Elles sont concentrées au Nord avec prés de 60% dans les zones côtières, 30% dans les Hauts plateaux et 10% dans les régions Sud. Entre 2003 et2010, le nombre de PME a doublé, représentant une valeur ajoutée de 35%.