Les élections législatives du 10 mai 2012 sont perçues comme étant la «pierre angulaire» des réformes politiques en Algérie et constituent aussi, de l'avis des partis politiques, un «tournant décisif» dans l'histoire contemporaine du pays. L'importance de ce rendez-vous électoral a été soulignée par les leaders des partis tout au long de la campagne électorale, relevant dans leurs discours respectifs que la prochaine Assemblée populaire nationale (APN) aura la charge de réviser la Constitution, mère de toutes les réformes. Le discours développé par les différents chefs de partis politiques, qui avaient sillonné le pays durant les trois semaines de la campagne électorale va dans le même sens que les orientations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui avait déjà annoncé de profondes réformes politiques dans son discours à la Nation, le 16 avril 2011. Bouteflika : une «opportunité historique» pour l'Algérie Le chef de l'Etat avait aussi affirmé, dans un message à l'occasion de la Journée du Chahid, que ces législatives «ne doivent pas être un simple événement conjoncturel mais constituer la pierre angulaire du parachèvement de l'édifice démocratique que nous avons initié». Il avait également qualifié ces élections dans un discours prononcé le 24 février dernier, d»'opportunité historique» de la même importance que le 1er-Novembre 1954, ajoutant qu'il s'agit d'un «rendez-vous décisif» permettant au pays de passer d'une étape à une autre. Tout en appelant à une participation «massive» (à ces élections législatives), le président Bouteflika s'est dit également «convaincu» qu'elles constitueront «une transition sûre et de qualité» qui cadre avec la volonté de changement et sont à même de contribuer à l'éradication de certains procédés résiduels. Les partis politiques ont abondé dans le même sens, à l'image du secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), M. Amara Benyounès, «convaincu» que les prochaines législatives seront «décisives presque autant que la date historique du 1er-Novembre 1954, de par leur importance». Partis politiques : l'Algérie, seul vainqueur des élections Le «caractère décisif « des ces élections provient, de l'avis du leader du Parti des jeunes démocrates (PJD), M. Selim Khelfa, du fait que la prochaine APN aura la responsabilité de «donner à la République des lois lui permettant de protéger son avenir et d'assurer un développement équitable et équilibré entre les différentes régions». Le Front national pour les libertés (FNL), présidé par M. Mohamed Zerrouki, estime également que l'Algérie sortira «vainqueur» des élections législatives, lesquelles, selon ce parti, seront «différentes» des autres scrutins de par «l'importance des enjeux et des perspectives de réformes constitutionnelles attendues après cette échéance». Il en est de même pour le secrétaire général du Front de libération nationale, M. Abdelaziz Belkhadem, qui a qualifié ce rendez-vous de «particulier»car, a-t-il soutenu, les Algériens sont «pleinement conscients de son importance». Pour le parti El Karama de Mohamed Benhamou, ces élections aboutiront à l'avènement d'une nouvelle Constitution et de la «deuxième République», emboîtant ainsi le pas au mouvement El Infitah qui a considéré ce rendez-vous électoral comme étant «décisif» quant à l'avenir de l'Algérie. L'importance de ces élections se situe, selon le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), M. Djamel Benabdeslam, dans leur capacité d'apporter un «changement démocratique et pacifique», rejetant par ailleurs le boycott qui «ne constitue nullement une solution aux aspirations des Algériens». Le Rassemblement national démocratique (RND) de Ahmed Ouyahia considère de son côté ces élections comme un «jalon important dans la consolidation de la démocratie et de la sécurité». La promesse d'améliorer le quotidien des Algériens Au delà du volet politique, l'importance de ces élections consiste, selon les propos des leaders de partis, dans l'amélioration du quotidien des Algériens, promettant pêle-mêle la lutte contre les fléaux rongeant la société telles que la bureaucratie et la corruption. Les différentes formations politiques, en course pour les 462 sièges de la future APN, se sont en outre engagées à oeuvrer pour «la séparation des pouvoirs», le renforcement du système de santé publique, alors que d'autres ont prôné une économie libérale régulée par l'Etat. Dans les discours des partis, inspirés de leurs programmes, il est également question de répartition équitable des richesses nationales, le développement des secteurs de l'agriculture, l'industrie et le tourisme tout en portant une attention particulière à l'Investissement dans les régions du Sud et les Hauts plateaux. De leur côté, les partis d'obédience islamique ont défendu l'option de la finance islamique en suggérant l'annulation des intérêts sur les crédits destinés aux jeunes et l'institution d'un ministère de la Zakat.