Alors que tous les pays de la planète se préparent à lutter contre de probables pandémies de la grippe A, l'Algérie reste à la traîne. En effet, selon le propre aveu du ministre de la Santé, Saïd Barkat, l'Institut Pasteur d'Alger n'a réceptionné que 40.000 doses de vaccin sur les 1,3 million commandées. pe ce lot de 1,3 million de do-ses, il faudra déduire les quo-tas affectés au personnel médical, aux corps constitués et aux candidats au pèlerinage, dont la vaccination est rendue obligatoire. On apprendra, sur le même registre, que les citoyens vulnérables, âgés de plus de 65 ans, estimés selon le dernier recensement du ministère de l'Intérieur, à plus de quatre millions, ne sont pas également vaccinés. Quatre millions c'est-à-dire plus de trois les doses commandées au laboratoire français «Sanofi Pasteur». Dans tous les cas de figure, il est presque impossible de demander des rallonges à ce laboratoire. Selon plusieurs médecins contactés par nos soins, avec l'amorce de la saison automnale, la campagne de vaccination devrait être déjà commencée, comme il se fait sous d'autres cieux. «La vaccination devrait également être obligatoire pour tous les citoyens ainsi que pour tous les corps constitués (ANP, police, protection civile, douanes). Interrogés, les médecins du CHU d'Oran diront qu'ils ne sont pas encore vaccinés contre la grippe porcine alors qu'ils sont les premiers exposés aux risques de contamination avec leurs collègues du paramédical. Quant aux pharmaciens privés, ils déclareront, à leur tour, que le ministère de Santé a réservé les vaccins que pour les centres de vaccinations publics. Pis encore, la bagatelle des 40.000 doses de vaccins disponibles iront exclusivement à la vaccination des candidats au Hadj 2009 dont les premières vagues en partance à la Mecque sont programmées dès le mois de novembre prochain. Concernant les difficultés des procédures d'importation générées par le crédit documentaire, comme le stipulent les clauses de la LFC 2009, les responsables de l'Institut Pasteur ont déclaré au journal «Liberté» «qu'il (Institut Pasteur) peine, néanmoins, à fournir les lettres de crédit pour récupérer le reste de la commande». En outre, cet Institut souffre de problèmes de trésorerie causés essentiellement par des difficultés à procéder au recouvrement de ses créances détenues auprès des hôpitaux, ses principaux clients. Par ailleurs, les médecins préconisent l'importation du double que ce qu'a commandé le ministère de la Santé, au laboratoire français. En effet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise la double vaccination contre la grippe saisonnière et la grippe A. Alors que le département de Saïd Barkat n'a commandé que 20 millions de doses de vaccin contre la grippe A. A l'unanimité, les professionnels de la santé déclarent que «les vaccins commandés restent insuffisants». Et «leur importation enregistre un retard important», font-ils remarquer. Par rapport à 2008, à peine 100.000 unités supplémentaires ont été demandées au laboratoire français, alors que le contexte est carrément différent avec l'apparition du spectre de la pandémie à la grippe A (H1N1). Le ministère tente de rassurer, par le biais de son premier responsable, en déclarant que la commande de l'Algérie sera livrée suivant un planning préétabli, qui arrivera à échéance, au plus tard, à la fin du mois de novembre. La question qui prête à discussion : la période propice à la vaccination sera-t-elle dépassée d'ici là ? Pour les médecins, il est plus important de vacciner les personnes à risque, avant la rentrée sociale.Pour les responsables du ministère, la campagne devra s'étaler de la mi-septembre à la mi-décembre.