Le deuxième festival international de la bande dessinée d'Alger s'est ouvert mercredi avec un seul leitmotiv : faire mieux que l'année dernière. Une dizaine de pavillons ont été installés à cette occasion sur l'esplanade de Riad El Feth à Alger où les amateurs de bandes dessinées et de caricatures auront le loisir de déambuler leurs regards jusqu'au 18 octobre sur de belles planches de dessin. A l'issue de la manifestation, plus d'une dizaine de prix seront décernés à la jeune génération et ce, à la faveur d'un concours national qui récompensera, notamment, le «meilleur jeune espoir scolaire», le «meilleur scénario» ainsi que le «meilleur graphisme». Le FIBDA version 2009, avec son nouveau slogan «Alger baie des bulles» a donc mis l'accent, cette année, sur la jeune génération de bédéistes. Un jury de renom veillera à une sélection rigoureuse des œuvres. Des artistes au coup de crayons reconnu feront partie du jury, à l'image de Hichem Baba Ahmed (Le hic), un dessinateur de presse qui croque l'actualité au quotidien El Watan, Rachida Azdaou, artiste-peintre et plasticienne reconnue qui expose un peu partout dans le monde. Par ailleurs, même s'il est question essentiellement de jeunes talents en 2009, le FIBDA n'en est pas moins une occasion pour honorer ceux qui ont permis à cet art de subsister jusqu'à aujourd'hui. En effet, trois prix seront décernés aux bédéistes qui ont fait le bonheur de la BD dans l'Algérie post-indépendante. On peut citer, ainsi, Slim (prix d'honneur), Zanoun (prix de la reconnaissance) et enfin Melouah (prix du patrimoine). Un concours international est également au programme avec pas moins d'une quarantaine de participants issus de 22 pays différents (Irlande, Cameroun, France, Centrafrique, Turquie, Italie, Espagne, Bolivie Guinée-équatoriale, Ghana, Tanzanie, Ile Maurice, Tunisie, Congo, Egypte, Togo, Belgique Burkina-Faso, Palestine Afrique du sud Angleterre Mali, Yougoslavie et l'Algérie). Le festival entraînera dans son sillage nombre de conférences et autres rencontres dans le but d'enrichir les connaissances des uns et des autres. En marge de ce festival, des ateliers seront également dispensés aux jeunes artistes. A cet effet, différents lieux ont été choisis pour accueillir cet événement notamment l'Ecole des beaux arts d'Alger. A noter qu'un clin d'œil à la Palestine officiera en fil rouge tout au long de la manifestation. Les 40 ans de Slim Ce sera sans doute le stand le plus visité du FIBDA. Une tente entièrement dédiée aux œuvres de Slim , le père de Zid ya bouzid. Natif de Sidi Bel-Abbès en 1945, ce journaliste et caricaturiste de presse a, à son actif, plus de 16 albums. Les plus connus d'entre eux font désormais partie des meubles, et les jeunes et moins jeunes algériens les ont adoptés dans leur imaginaire quotidien, comme la boîte à chique, Zina ou encore le célèbre Zid ya Bouzid. Un stand qui ne désemplit pas, même à des heures avancées de la journée, poussant les organisateurs à limiter les visites. Autre succès de ce FIBDA, l'album «Nage dans ta mer», une œuvre de Hic, qui a rameuté à ce festival un nombre incalculable de fans. «Tout le monde est à la recherche de Hic» nous a avoué une hôtesse d'accueil. Un succès amplement mérité pour le prodige algérien qui, notons-le, a le triomphe modeste malgré l'aura qu'il dégage aujourd'hui. Hichem Baba Ahmed mettra à profit, à cette occasion, son talent et son expérience pour déceler ceux qui feront la «BD made in Algeria» de demain. Il est membre d'un jury qui décernera pas moins de 11 prix au profit des jeunes talents algériens. Avec un comité d'organisation des plus distingués, le FIBDA est en passe d'affirmer son identité tant au niveau national qu'international alors qu'il n'est qu'à sa deuxième édition. Une évolution remarquée tant sur le fond que sur la forme. La bande dessinée retrouve, ainsi, grâce à cette manifestation ses lettres de noblesse. A en croire ses adeptes algériens, le 8eme art, comme ils aiment à l'appeler, est, en Algérie, sur le chemin de la consécration. Bon vent !