La présentation des protestataires arrêtés suite aux émeutes ayant secoué mardi dernier le village d'El Ançor, à l'ouest d'Oran, a eu lieu ce jeudi au tribunal d'Aïn El Turck. Les mis en cause, au nombre de 24, ont répondu au chef d'inculpation de troubles à l'ordre public et dégradation de biens de l'état. 19 d'entre les mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt et les cinq restant ont été mis sous contrôle judiciaire. La nouvelle a engendré une vive tension et de la colère. En effet, les familles des mis en cause, sûres de leur bon droit, espéraient un acquittement pur et simple. Mais la lecture du verdict fût un choc. Des cris de colère ont commencé à fuser de partout. Les familles ont crié à «la hogra». « C'est tout le village qui a participé aux affrontements pourquoi ce ne sont que ces 19 là qui sont écroués» se sont écriés quelques parents qui se trouvaient au tribunal. Façon pour eux de démontrer que ce qui s'est passé était une cause commune à tous. «On n'a pas à donner l'exemple avec les 19 mis en cause, c'est tout le village qui est emprisonné», n'ont cessé de crier les présents qui étaient également encerclés par un impressionnant service d'ordre, des policiers et des gendarmes qui avaient pour mission d'empêcher tout débordement de la situation. Par ailleurs, à El Ançor village, après la prononciation des décisions du juge d'instruction, les services de sécurité ont renforcé leurs rangs. Ce village continue à être encore sous haute surveillance. Les autorités locales redoutent le déclanchement d'autres affrontements du fait que les habitants de ce village continuent à revendiquer la même demande : «Fermez les carrières qui nous empoisonnent la vie». Pourtant, une autre revendication, portée par les femmes, s'est greffée actuellement, celle de l'élargissement des leurs. En effet, cette requête a été prononcée jeudi dans la matinée par les femmes de la localité. Celles-ci, et c'est une première au sein de la commune, ont observé un sit-in pacifique devant le siège de l'APC. Elles ont demandé la libération de leur mari et leurs enfants arrêtés par les gendarmes, «lors et après les émeutes». Ces femmes n'ont pas eu écho à leur revendication.