Hier matin, le calme était de retour au village El Ançor, secoué la veille par des émeutes entre forces de l'ordre et protestataires réclamant la fermeture des carrières implantées dans le tissu urbain, à une centaine de mètres des habitations. Le calme était de retour, mais les magasins étaient pratiquement tous fermés et les rares villageois, qui étaient dans la rue, se disaient désolés de ce qui est arrivé la veille. Ils étaient aussi attristés pour les jeunes qui ont été arrêtés. Une vingtaine lors des affrontements, mais ce chiffre aurait «doublé» selon nos interlocuteurs. Ils ont confié que les gendarmes ont continué les opérations d'arrestation dans la nuit du mardi à mercredi et encore hier matin. Contactés, les services de la gendarmerie nationale n'ont pas encore établi un bilan définitif des interpellations et il a été avancé que l'enquête sur cette affaire de trouble à l'ordre public est toujours en cours. La présentation des émeutiers arrêtés n'étant pas encore enclenchée, selon les mêmes sources, et ce au moment même où nous mettons sous presse. Quant aux blessés, on saura que le chiffre n'a pas évolué et qu'il est de l'ordre d'une trentaine évacués au service des urgences de l'hôpital d'Aïn El Turck. Cinq d'entre eux ont été hospitalisés. Des dizaines d'autres victimes par asphyxie ont été traitées par les éléments de la protection civile. Rappelons que la protestation des habitants d'El Ançor a commencé samedi dernier avec l'implantation de tentes à l'entrée des carrières pour interdire l'accès aux engins. Mais mardi, ce fut la grande mobilisation. Tous les habitants du village se sont dirigés vers ces tentes qui furent par la suite encerclées par un renfort impressionnant de gendarmes. Les protestataires ont demandé la fermeture définitive des quatre carrières implantées à pas plus de 200 mètres du village et qui, selon leurs dires, «leur empoisonnent la vie».