La vie à la normale n'est pas totalement revenue au village d'El Ançor (Oran), qui a connu durant la journée de mardi dernier des émeutes contre l'existence de deux entreprises spécialisées dans la production de gravats. Les établissements scolaires, qui avaient cessé leurs activités juste après l'éclatement des échauffourées, sont restés fermés jusqu'à jeudi, dernier jour avant le début des premières vacances scolaires automnales. Le commerce ne tourne pas à cent pour cent. Les chefs de famille étaient contraints, mercredi, de faire leur marché au village de Bou Sfer. Les magasins et les cafés maures fermés sont beaucoup plus nombreux que ceux qui ont rouvert leurs portes, a-t-on constaté sur les lieux. Jeudi matin, une marche des mères des jeunes ayant été arrêtés par la gendarmerie a eu lieu dans ce village qui demeure toujours sous haute surveillance. Durant leur parcours vers le siège de l'Apc, elles scandaient des slogans demandant la libération de leur progéniture. Des sources fiables ont indiqué que vingt-quatre jeunes ont été interpellés et présentés jeudi devant le procureur de la République près le tribunal de Aïn El Turck, ce dernier aurait ordonné un mandat de dépôt pour dix-neuf d'entre eux. Il faut signaler que durant les affrontements, aucun édifice public ou privé n'a été touché et aucun magasin ou local n'a subi de dégradation par les jets de pierre que lançaient les émeutiers en direction des forces de l'ordre qui répliquaient par des tirs de gaz lacrymogène. Les traces de pneus incendiés sont toujours visibles en dépit du nettoyage et du déblayage effectués par l'apc au lendemain des événements.
