Après une semaine de délibération, le tribunal d'Aïn El Turck a rendu hier, son verdict dans l'affaire des émeutiers d'El Ançor. Ainsi, quatre accusés ont été condamnés à deux mois de prison ferme et seize autres, parmi lesquels figure le président de l'association la Onza, à six mois de prison avec sursis. Par ailleurs, des peines de trois ans ferme assortis de mandats d'arrêt ont été prononcées contre six autres personnes, jugées par contumace tandis que sept autres prévenues ont bénéficié d'un non-lieu. Dans son plaidoyer, le procureur de la République près le tribunal d'Aïn El Turck, qui a soulevé l'ampleur des dégâts, a requis des peines de 18 mois de prison ferme et des amendes de 10.000 DA à l'encontre de l'ensemble des détenus. Les accusés ont été poursuivis pour attroupement illégal, trouble à l'ordre public et destruction de biens d'autrui lors des violentes affrontements qui ont secoué la petite localité d'El Ancor, à une trentaine de kilomètres, à l'ouest d'Oran. Les émeutes ont été déclenchées lorsqu'un rassemblement de protestation a été organisé par les habitants d'El Ançor. Les protestataires revendiquaient la fermeture de trois carrières soupçonnées d'être la cause principale de la dégradation de l'environnement qu'a connue la région. Le sit-in pacifique de la société civile de ladite localité a vite tourné à l'émeute à la suite de l'intervention de forces antiémeutes aux fins de disperser la foule. Des dégâts importants ont été occasionnés et des arrestations ont été opérées. Le chef- lieu de la municipalité, connu pourtant pour son calme, a vite changé d'attitude. Au jour de l'ouverture du procès, la solidarité a été exprimée par les membres de la société civile. Plusieurs associations, qui se sont regroupées, ont rendu public un communiqué à travers lequel elles ont demandé la libération des détenus. Pour leur part, les habitants sont hébétés par la situation qu'a connue leur commune. Le mouvement de protestation a été certes revendicatif, mais dans un cadre très pacifique. Les mêmes habitants continuent de revendiquer la fermeture des carrières vu les dégâts environnementaux et sanitaires qu'elles ont causés. Ceci est déploré hier encore par plusieurs familles qui attendaient l'énoncé du verdict.