«L'Algérie a-t-elle besoin d'un Small Business Act? Ou «Comment mettre la PME au cœur des politiques publiques ?». C'est à partir de ces interrogations que le Cercle pour l'action et la réflexion autour de l'entreprise (CARE) s'est réuni ce jeudi, à l'hôtel Sofitel d'Alger, pour un petit-déjeuner débat. Cette rencontre, qui s'est tenue grâce au soutien de la fondation Friedrich Naumann, a été animée par le professeur Abdelhak Lamiri. Les participants se sont attelés, ainsi, à «décortiquer» cette thématique se rapportant à la politique d'aide en faveur des PME. Il faut savoir que le «Small Business Act» est né aux Etats-Unis en 1953 à la faveur d'un vote du Congrès américain. Depuis, ce cadre règlementaire n'a cessé de faire des émules à travers le monde. Et il continue à le faire. Aussi, l'Algérie, en pleine mutation économique, ne peut rester insensible à ce modèle qui a fait partout ses preuves. Invité au débat, le président du Conseil National Consultatif pour la Promotion des PME (CNC/PME), Zaïm Bensaci, a nettement montré son intérêt pour un «SBA algérien» : «Pourquoi repartir à zéro alors qu'on peut très bien profiter de l'expérience des autres ? On peut mesurer, aujourd'hui, l'avance prise par un certain nombre de pays comme les Etats-Unis d'Amérique qui, eux, ont toujours considéré la PME comme l'élément le plus dynamique de leur économie, voire de l'économie au sens général. Il y a aussi les exemples de la Suède, de la Belgique, de l'Espagne, du Canada, de l'Inde, de la Chine, des pays d'Europe de l'Est,… Plus près de nous, on peut citer également les cas tunisiens et marocains. Il est vrai enfin que les expériences et les politiques publiques en faveur du développement de la PME susceptibles d'attirer notre attention sont nombreuses. Certaines sont mêmes réussies et très anciennes. Comme pour tous les pays, la prospérité de l'Algérie dépend aussi de la réussite de la PME dont l'ingéniosité est reconnue aujourd'hui partout à travers le monde.» Mais, assurément, c'est le modèle américain qui semble avoir suscité le plus d'intérêt des participants et ce, d'autant que le jour même de la tenue de cette réunion, il a été annoncé la reprise de la croissance aux Etats-Unis après une forte récession comme l'a rappelé le consultant Ali Harbi. Et c'est précisément cette «vitalité de l'économie américaine» qui a amené les participants à s'intéresser à ce modèle qui s'articule notamment autour d'une institution dédiée à la PME et qui s'appelle la Small Business Administration. M. Bensaci révélera que des géants mondiaux dont certains ont pour noms célèbres comme Intel, Fed-ex ou encore Reebok, étaient, à l'origine de petites PME qui ont bénéficié du soutien de cette institution américaine. Mais, qu'en est-il aujourd'hui du cas l'Algérie ? M. Bensaci, que certains journalistes appellent «Monsieur PME», se montrera plutôt optimiste en notant avec satisfaction que depuis quelques mois, l'arsenal juridique algérien s'est enrichi de plusieurs dispositions qui vont dans le sens d'une «préférence PME» avec notamment une facilitation de l'accès aux marchés publics : «le plus gros acheteur du pays, à savoir l'Etat, s'est engagé, pour la première fois, à réserver une partie de ses dépenses à la PME algérienne. Ce qui n'est pas rien, convenons-en tout de même !». Est-ce à dire pour autant que l'Algérie va se doter à son tour de son SBA ? La question est restée entière au terme du débat. Attendons donc tous pour voir !