«Comment mettre la PME au cœur des politiques publiques ?» C'est le thème du débat organisé jeudi dernier à l'hôtel Sofitel à l'initiative du Cercle pour l'action et la réflexion autour de l'entreprise (CARE) avec l'appui de la fondation Friedrich Naumann en présence des représentants du ministère de la PME, du CNC/PME) et des experts en la matière. Le débat organisé à l'issue d'un exposé animé par le professeur Abdelhak Lamiri a permis de faire le point sur la situation globale de la PME en Algérie et sur son environnement direct (juridique et administratif). Un environnement qui a certes évolué ces dernières années avec la pléiade de mesures arrêtées pour booster la création des PME, mais qui n'a pas apporté les résultats escomptés. Les PME, qui sont le moteur du développement économique, ne participent pas à cette dynamique. D'où la nécessité de rechercher les moyens efficaces pour accompagner les stratégies publiques destinées aux PME. Dans ce cadre, «le Small Business Act», qui est un ensemble de principes et de mesures guidant la conception et la mise en œuvre des politiques publiques pour la promotion de la PME a été débattu en se basant sur l'expérience étrangère dans ce domaine. Une expérience qui s'est soldée par la réussite puisque la préférence accordée à la PME dans de nombreux pays a permis la construction d'un tissu industriel performant et compétitif. Or, en Algérie, les résultats des différentes stratégies sont insignifiants. Pourquoi ? Parce que des points de grande importance ont fait pendant longtemps l'objet de négligence comme c'est le cas pour les qualifications humaines. «Une stratégie ne vaut rien si les ressources humaines ne suivent pas», a d'ailleurs expliqué à ce sujet, M. Lamiri. Car la formation reste le socle de tout développement. Il y a lieu aussi, selon les recommandations de l'expert, d'améliorer l'ingénierie globale, de mettre en place une architecture institutionnelle, d'encourager la concertation entre les différents acteurs de la PME, d'avoir une vision et une volonté politique et, enfin, d'assurer une bonne gouvernance interne. A ce sujet, les participants ont relevé que les PME algériennes ne font pas de grands efforts pour perfectionner l'aspect managérial. Sur un autre plan, des niches de PME importantes sont à exploiter comme c'est le cas pour les TIC. «Les bonnes idées sont à prendre», a lancé M. Lamiri en parlant de l'économie de l'intelligence. En d'autres termes, l'économie de l'innovation. Les initiatives de ce genre sont donc à encourager à tous les niveaux. Le rôle des incubateurs est important dans ce cas. L'expert a relevé la nécessité d'installer un incubateur dans chaque commune pour apporter un appui en termes d'hébergement, de conseil et de financement, lors des premières étapes de la vie de l'entreprise. Des étapes décisives puisque les statistiques montrent que le taux de mortalité des PME reste important en raison des difficultés rencontrées dès le lancement. Ce sont en somme autant de questions à prendre en charge, de l'avis des experts, pour réussir à faire émerger de grands groupes industriels à travers notamment le projet des 13 entreprises championnes. S. I.