Le large programme de densification du réseau ferré national, doté d'une enveloppe de plus de 5 milliards de dollars, connait une concrétisation appréciable sur le terrain. Le maillage ferroviaire commence à prendre forme, accompagné d'un programme de modernisation du matériel roulant et de fiabilisation des voies. Reste que tout cet effort ne peut avoir son impact positif sur la fluidité de la circulation des trains et le confort des passagers que par la sécurisation du trafic. Jusqu'à un passé récent, la SNTF comptabilisait à son passif des retards considérables. Retards dus, en partie, à la vétusté du matériel et de la voie mais surtout, à une mauvaise coordination dans la circulation des trains. L'accident malheureux qui s'est produit, il y a deux années au niveau du tunnel de Lakhdaria où deux trains de marchandises se sont percutés, causant le décès des deux mécaniciens et l'indisponibilité de la voie pendant de longs mois, était dû, justement, à ce manque de communication. C'est pour pallier à tout cela que Ammar Tou, ministre des Transports a annoncé, ce jeudi, que «l'utilisation de nouvelles techniques informatiques à travers la technologie de la téléphonie mobile sera généralisée pour la gestion et la sécurisation du réseau ferroviaire en Algérie». Il a précisé que l'utilisation de systèmes informatiques développés a été lancée dans le cadre des projets en cours de réalisation pour la modernisation et le développement du réseau ferroviaire dans le pays. Ce système, a indiqué M. Tou, garantira une meilleure maîtrise de la circulation des trains et réduira, à coup sûr, le nombre d'accidents. Il permettra, entre autres, d'établir le contact entre les trains circulant dans les réseaux rapprochés de la voie ferrée, a-t-il ajouté. La SNTF qui ambitionne de ratisser large, tant en matière de maillage ferré national qu'en celui du nombre de voyageurs transportés, aura là un outil performant pour consolider sa position et sécuriser un investissement très lourd. Il est à noter que la SNTF a déjà lancé un appel d'offres pour la gestion de la maintenance de son parc locomoteur avec notamment pour objectif de porter à 86%, en 2014, le taux de disponibilité de ses locomotives qui n'est actuellement que de 48%. Les autres objectifs recherchés dans le sillage de ce premier objectif sont la diminution des incidents qui devraient passer de 11 au 100.000 km à 2,5 et l'élaboration d'un système de gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO) et la formation du personnel. Autre transporteur à s'inscrire dans cette modernité, la SNTR qui a, selon son PDG, Abdallah Benmaarouf, cité par l'APS « mis résolument le cap sur la modernisation en entamant l'équipement de sa flotte du système de navigation GPS » et de préciser : L'opération équipement de véhicules en GPS a déjà commencé puisque on a équipé une centaine de nos camions et dans une prochaine étape 300 autres recevront au fur et à mesure ce système de navigation». Le GPS (Global positionning system) est un instrument de suivi des véhicules et «notre vision est d'aller vers une gestion en combinaison avec la demande en transport de marchandise», a ajouté M. Benmaarouf, précisant que l'opération s'étendra aux véhicules affrétés. Le GPS est un système moderne de communication par satellite qui offre l'avantage de connaître en temps réel la position des camions, leur évolution minute par minute. Il permet aussi de donner des paramètres techniques liés aux temps d'arrêt-obligatoire pour les chauffeurs poids lourds- à la vitesse, à l'excédent de charge. Grâce au GPS, il est possible d'augmenter les performances et réduire les risques d'accidents de la route. Pour l'année 2010, il s'agit de mener à terme cette action en dotant l'ensemble de la flotte de ce système de géo-localisation par satellite, a affirmé le PDG de la SNTF. Il est à noter que la SNTF connait un développement considérable en matière d'affrètements qui passent de 300, en 1999, à 1.200 en 2008 réalisant, par là, un chiffre d'affaires de 7,2 MDA en 2009. Le groupe compte un effectif de 2.580 agents et s'appuie sur une flotte de 500 véhicules, un réseau de 24 centres de transport et maintenance repartis sur le territoire national et enfin un réseau commercial constitué de 36 centres de fret.