Les investissements ferroviaires en Algérie ont bénéficié, à l'horizon 2009, d'une enveloppe financière de 18 milliards de dollars. L'Agence nationale des études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), en sa qualité de maître de l'ouvrage délégué, est certaine de respecter les délais de réalisation. Selon son DG, M. Hassan Saïdi, l'ensemble des appels d'offres, y compris ceux qui ont été annulés, ont été relancés. Il a tenu à souligner que la réalisation de la ligne Annaba-frontière marocaine, n'a pas été reportée contrairement à ce qui se dit. "Nous travaillons sur le projet Annaba-Ramdane Djamel, nous sommes en train de choisir le tronçon entre Thénia et Bordj Bou-Arréridj et entre El Afroun et Khemis Méliana, jusqu'à Oran, le projet est entamé, et pour Oued Tlélat jusqu'à Tlemcen, le groupement a été choisi. Pratiquement, l'ensemble de la ligne d'Annaba à Tlemcen est en voie de lancement ou en voie de chantier". Concernant la région d'Alger qui se caractérise par le transport de banlieue avec un plan de charge important, les travaux vont démarrer d'ici peu de temps, indique M. Saïdi. Le détail du coût global de ces investissements est de 45 milliards de dinars au titre du programme normal, 105 milliards de dinars au titre du programme de soutien à la relance économique, 959 milliards de dinars au titre du programme complémentaire de soutien à la croissance et du projet de l'aménagement ferroviaire de la région d'Alger, 67 milliards de dinars au titre du programme spécial Hauts-Plateaux et 108 millions de dinars pour le programme spécial régions du Sud. En matière de consommation de ces crédits, le DG de l'Anesrif fait savoir, qu'étant donné l'ensemble des projets viennent d'être lancés au deuxième semestre 2007, une grande partie ne concerne que le financement des lancements de chantiers et leur démarrage. L'objectif de cette politique ne vise pas uniquement à relier les villes, il y a beaucoup d'impératifs, entre autres, la faisabilité technique parce que faire traverser le grand Sud, ce n'est pas évident, c'est un investissement trop lourd. Et il faut qu'il y ait déjà des pôles économiques, explique encore M. Hassan Saïdi. Il ajoute qu'il faut savoir que pour une fois ce plan d'investissement et de développement du rail est conforme à un schéma directeur sectoriel qui a été approuvé pour la première fois par le conseil des ministres, le 14 juillet 2007. Il trace l'ensemble des grands axes à l'horizon 2009. Un horizon très intéressant pour le pays (désenclavement, développement, etc.). Il note qu'au-delà de 2025, "les pouvoirs publics sont là pour décider s'il y a lieu de faire l'extension. Mais il faut commencer par les priorités, à savoir la rocade nord, la rocade des Hauts-Plateaux et rien n'interdit d'autres développements vers d'autres agglomérations ou régions". "Au niveau de l'Anesrif, notre politique c'est de lancer des études, faire les maturations et ensuite on décide de réaliser la ligne dans les meilleures conditions ". Il y a lieu de rappeler que l'Anesrif a été créée le 20 juillet 2005 et ce en vertu du décret n°05-256, et a pour mission de matérialiser l'ambitieux plan de modernisation du secteur ferroviaire algérien avec pour ce faire, une enveloppe de 900 milliards de dinars allouée par les pouvoirs publics. L'Anesrif, établissement public à caractère industriel et commercial sous la tutelle du ministère des Transports, constitue un outil de management des chantiers ferroviaires, son rôle est de veiller à la bonne réalisation des projets et de s'assurer de leur livraison dans les délais fixés. Cela augure pour le pays d'un style nouveau dans la gestion de ses grands projets. Il convient de rappeler également que le schéma directeur sectoriel ferroviaire et qui a fait l'objet d'une large concertation avec les administrations centrales et les collectivités locales a pour objet de répondre aux besoins de transports à l'horizon 2025 pour concrétiser la politique d'aménagement du territoire et de développement durable, assurer le maillage infrastructurel, réduire les inégalités territoriales, améliorer l'attractivité et la compétitivité des territoires, favoriser les actions de désenclavement, prévoir des modes de transports adaptés aux besoins spécifiques, développer les dessertes des aires métropolitaines, des plates-formes logistiques, des zones industrielles et des zones d'activités et répondre aux attentes de mobilité des citoyens. Et aussi de se préparer à l'admission à l'OMC. La réalisation de ce schéma directeur ferroviaire se décline en trois étapes : l'étape de rattrapage comprise entre 2005-2010, à laquelle une enveloppe de 891 milliards de dinars a été allouée, porte sur l'achèvement de l'ensemble des actions prévues au titre des différents programmes engagés par les pouvoirs publics : Programme de soutien à la relance économique (PSRE), programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC), programmes spéciaux Hauts-Plateaux et Sud (PSHP et PSS). Dans le cadre de ces programmes, l'objectif visé est d'assurer des liaisons homogènes entre les villes situées sur la rocade Est-Ouest sur un réseau à double voie avec des trains roulant à une vitesse de 260 km/h. L'aménagement de la région algéroise pour moderniser le réseau banlieue en vue d'assurer le transport, à l'horizon 2010, de 64 millions de voyageurs/an, la réalisation ou la modernisation des lignes des Hauts-Plateaux et les pénétrantes, le lancement des études pour la réalisation de la rocade des Hauts-Plateaux pour le tronçon M'sila - Aïn Oussara (160 km) et Aïn Oussara - Tiaret - Saïda (350 km). Pour l'étape de consolidation 2010-2015, il est projeté pour cette période, de poursuivre le maillage ferroviaire du territoire national par la réalisation des lignes de la rocade des Hauts-Plateaux : M'sila - Boughezoul - Tissemsilt, de la ligne Bouchegouf - Khroub, de la ligne Skikda - Constantine, de la ligne Annaba - Tabarka - Tunisie), de la desserte de la Nouvelle ville de Bouinan. Il est prévu également la poursuite de l'électrification du réseau et la réalisation des aménagements ferroviaires régionaux autour des grandes métropoles urbaines. Cette étape de consolidation permettra de porter la consistance du réseau à 5 488 km dont 1 600 km en double voie et 4 329 km en voies électrifiées. La troisième et dernière étape sur l'extension du réseau pour 2015-2025, a pour projection l'achèvement de la rocade des Hauts-Plateaux : ligne Saïda - Tiaret, l'achèvement de la boucle Sud : ligne Laghouat - Ouargla - Hassi Messaoud, la réalisation de la troisième rocade : ligne Mécheria - El-Bayadh - Aflou - Laghouat, l'extension du réseau de la région centre par la réalisation de la ligne littorale El Afroun - Hadjout - Nador - Cherchell de la ligne Tadmait - Dellys. La poursuite du maillage du réseau national par la réalisation des lignes Aïn Beïda - Khenchela - Batna, Mascara - Sidi Bel Abbès et M'sila - Boussaâda - Djelfa. A l'horizon 2025, la consistance totale du réseau national sera de 6 553 km dont 1 776 km en double voie et la totalité du réseau électrifié. Le schéma directeur aura à prendre en charge une demande de transport de passagers de 160 millions de voyageurs/an et 60 millions de tonnes de marchandises/an.