Le jour même du 1er novembre, les Gardes-côtes relevant de la flotte maritime ouest, ont intercepté à 17 miles marins, au nord-est de Cap Falcon, situé à 15 km à l'ouest de la ville d'Oran, une embarcation transportant 15 candidats à l'émigration clandestine. Celle-ci a été la seconde de la journée de dimanche. Une première embarcation transportant 20 autres harraga âgés de 17 à 60 ans, a été interceptée dans la matinée. Parmi le groupe des 15 harraga il y avait 4 femmes, deux mineurs et un nourrisson de 16 mois. Selon des sources dignes de foi, le nourrisson se porte mal. Son état de santé serait inquiétant même, il a reçu les soins médicaux au port d'Oran puis a été évacué vers le service de chirurgie infantile de l'hôpital d'Oran. En fait, ce nourrisson a passé quatre jours perdu en mer avec sa maman et les autres candidats à la traversée de la Méditerranée. Ils étaient à bord, d'une simple embarcation de pêche. Selon les Gardes-côtes, cette embarcation de fortune a pris le départ dans la nuit de jeudi dernier à partir d'une plage de la daïra de Achaâcha, située à 70 km à l'Est de la wilaya Mostaganem, d'où sont originaires les 15 harraga. Signalons que la présence d'un nourrisson parmi des candidats à l'émigration clandestine est une première. C'est aussi un autre indice sur la mal-vie dans notre pays. Une maman ne peut exposer son bébé au danger de la traversée clandestine de la Méditerranée si ce qu'elle tente de fuir n'est pas encore plus grave et plus dangereux pour elle et son enfant. «On espère ce qu'il y a de meilleure pour nous et nos enfants outre mer. Je ne veux pas accoucher de mon bébé dans un pays où tout est incertain, un pays où on survie, nous n'avons ni travail ni logement. On s'accroche à un rêve d'une vie meilleure, on risque notre vie», avait confié une jeune femme qui avait tenté l'émigration clandestine et qui avait été arrêtée. Cette jeune femme était enceinte. Le phénomène de la présence des femmes parmi les groupes de harraga a commencé il ya quelques années, depuis que la rumeur disait que les femmes avaient plus de chance de voir leur situation régulariser dans les pays d'Europe que les hommes. Or, ce ne fut qu'une rumeur, les femmes refoulées sont aussi nombreuses que les hommes. Elles ont aussi le même traitement, a confié une harraga refoulé l'été dernier d'Espagne. Les femmes ont entrainé avec elles, leurs enfants, et voilà qu'on se retrouve face à un nouveau phénomène, des bébés harraga.