La récolte oléicole destinée à l'huile d'olive attendue cette année est estimée à 40 000 tonnes, récolte qui sera inférieure que celle de l'année dernière et durant laquelle elle à atteint 59 000 tonnes. C'est ce qu'annoncent les services du département ministériel de Rachid Benaïssa -en précisant que la récolte sera plus importante dans les régions ouest du pays ainsi que dans les zones de haute altitude- alors que celles connues pour la densité de leurs oliveraies, le rendement sera moindre. Selon la même source, la baisse de la production au niveau de cette région s'explique, d'une part, par la persistance des procédés traditionnels de l'activité qui demeure vivrière. De l'autre, en raison des conditions climatiques défavorables avec une faible pluviométrie, notamment durant le mois d'octobre. Pour les professionnels, cette baisse n'est pas considérée comme importante- du fait qu'elle sera meilleure que celle de 2005- une année durant laquelle la récolte a été des plus désastreuses en raison d'un enneigement rare. Pour l'heure, la campagne a été entamée dans plusieurs des 20 wilayas du pays, notamment celles situées à basse altitude, même celles des régions steppiques et subsahariennes- telles que El Oued, Biskra, Naâma et El Bayadh ou encore Relizane- où on s'attend à une récolte avoisinant les 350 000 qx. En revanche, les wilayas connues pour être les plus productrices comme Jijel, Bejaïa, Tizi-Ouzou et autres, et situées en région montagneuse, les mêmes services estiment qu'en raison du manque d'entretien engendré par l'abandon de l'activité par les populations locales, le rendement demeure irrégulier. Cette baisse de la récolte ne fera qu'augmenter le prix de l'huile d'olive, de plus en plus prisé par les ménagères. Il devra atteindre les 400 DA le litre- comme cela a été le cas durant les années à faible rendement- notamment pour l'huile produite selon des procédés traditionnels et moins acides. C'est le cas de la wilaya de Bejaïa, connue pour ses oliveraies ancestrales, où la production réalisée l'année passée était de 800.000 quintaux, à raison de 17 qx à l'hectare et représentant une jauge de 1,5 million de litres, soit 17 litres par quintal. La question d'amélioration des conditions de production oléicole a été toujours une des revendications des professionnels à l'adresse des pouvoirs publics. Selon eux, «la production de l'huile d'olive en Algérie est otage de pratiques de fabrication archaïques faisant fi des normes de qualité non sans danger en matière de santé». Ces pratiques continuent, selon l'association qui les représente, à s'exercer dans toutes les étapes de production «à commencer par l'entretien de l'olivier jusqu'au conditionnement de l'huile d'olive». L'attitude rétive des agriculteurs et fabricants artisanaux à adhérer aux normes admises de fabrication -a amené certains investisseurs à se délocaliser des zones traditionnelles d'oléiculture -pour s'installer même dans le sud du pays. En effet, l'oléiculture, étant un créneau nouveau dans les wilayas du sud, ‘'il a été plus facile d'inculquer à la population locale les méthodes modernes et saines de production de l'huile d'olive de qualité'', nous a expliqué Ahmed Adjrad, investisseur et ingénieur spécialisé dans les corps gras, qui a décidé de transférer ses activités oléicoles de Bouira, sa ville natale, à Biskra.