L'huile d'olive sera plus chère. Les prévisions du ministère de l'Agriculture tablent sur une baisse de la production qui se répercutera indéniablement sur les prix. Un litre d'huile d'olive coûterait entre 450 à 550 DA alors qu'il ne dépassait pas les 400 DA l'année dernière. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a expliqué cette chute de production de l'olive à huile par « des incidents climatiques » au centre-est du pays, région où cette culture est concentrée. Il a toutefois indiqué que ce facteur n'est pas le seul en cause. De nombreux oléiculteurs ne maîtrisent pas ou peu les techniques de récolte et abîment les oliviers réduisant ainsi la production, a-t-il déploré, en marge d'une réunion qui a regroupé les professionnels de la filière oléicole au siège du ministère. « La production de l'olive à huile a été impactée par les pluies importantes de l'année dernière mais aussi par le problème de conduite des vergers d'oliviers qui fait défaut aux producteurs », a ainsi renchéri Amar Assabah, directeur de la régulation et du développement de la production agricole. Le bilan de la récolte reste jusqu'à présent peu reluisant. Près de 289 786 quintaux d'olive à huile ont été récoltés au 12 janvier dernier. La production de l'huile d'olive a atteint à cette date 14 406 tonnes. Pour la saison 2008/2009, elle s'était établie à 59 037 tonnes. La production d'olive de table à l'ouest du pays a enregistré une récolte appréciable. Quelque 1,29 million de quintaux ont été récoltés. Les prix de ce produit varient entre 55 à 100 DA le kilogramme, selon des données du ministère. M. Benaïssa a insisté sur la nécessité d'organiser et de moderniser cette filière en créant une synergie entre producteurs, transformateurs, exportateurs et pépiniéristes pour une meilleure productivité. Il a indiqué dans ce sillage qu'un comité interprofessionnel qui sera sous la tutelle de l'Office des légumes et des viandes sera crée. Cet organisme favorisera le partenariat public-privé, a-t-il relevé. « Nous les encourageons à créer une organisation professionnelle. L'interprofession est un dispositif qui essaye de mettre en connexion et de concilier les différents acteurs qui interviennent », a-t-il fait valoir. Le ministère, a-t-il poursuivi, est prêt à débloquer un budget important pour accompagner la dynamique de développement de cette activité agricole qui fait partie des « trois ou quatre filières sur lesquelles on mise ». La finalité de cette stratégie est d'arriver en 2014 à des plantations d'oliviers totalisant un million d'hectares répartis sur le territoire national contre 350 000 ha actuellement, a souligné M. Benaïssa qui fera savoir que l'Algérie, qui est septième producteur mondial, recèle un fort potentiel dans ce domaine. Il a signalé qu'un processus de labellisation des produits algériens, dont l'olive et l'huile d'olive, est en cours.