Après le grand exode des cadres de la Sonatrach vers l'étranger, durant lequel la compagnie nationale aurait perdu entre 30 à 40% de ces meilleures compétences au profit d'autres compagnies étrangères, la tendance semble aujourd'hui s'inverser à en croire le ministre de l'Energie et des Mines. La cause de ce mouvement inverse serait les retombées de la crise économique et financière internationale sur le monde de l'emploi en Europe et aux Etats-Unis. Hier, Chakib Khelil, qui était invité de la rédaction de la chaîne III, a révélé que non seulement l'hémorragie des cadres de la Sonatrach a été contenue- mais mieux encore- de nombreux cadres algériens exerçant à l'étranger veulent désormais revenir au bercail. «Il n'y a plus de fuite de cadres à la Sonatrach. Nous assistons même à un mouvement inverse. J'ai été contacté par des cadres algériens résidant en Grande-Bretagne et en France qui veulent retourner au pays en raison de la crise», a déclaré le ministre. L'autre raison qui pousse les cadres expatriés à revenir en Algérie -est la révision par la Sonatrach de son système de rémunération des compétences- avec comme bonus des couvertures d'assurances décès-invalidité au profit de tous le personnel. En effet, la Sonatrach avait signé un accord d'une durée de trois années avec la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR) pour garantir au personnel permanent adhérent, âgé de moins de 65 ans, le versement d'un important capital, bien supérieur à celui qui est en vigueur actuellement, en cas de décès, d'invalidité totale permanente ou d'incapacité totale permanente de l'adhérent assuré. La CAAR a décroché le contrat, suite à un appel d'offres, en présentant la meilleure offre par rapport à ses concurrents : la Compagnie Algérienne des Assurances (CAAT), la Compagnie d'assurances des hydrocarbures (CASH) et la Société algérienne d'assurance (SAA), rappelle-t-on. Au terme de ce contrat, qualifié d'inédit, de la part de l'ensemble des partenaires associés, de par toutes les garanties qu'il offre à l'ensemble des salariés de la compagnie, il a été décidé que 60% de la prime mensuelle soient pris en charge par la Sonatrach, 20% par les œuvres sociales des travailleurs, et les autres 20% par les salariés eux-mêmes. Du coup, de nombreux cadres expatriés, qui exercent dans des conditions difficiles à l'étranger, envisagent sérieusement de retourner au bled. Questionné sur le projet de l'Union-européenne visant à instaurer une taxe carbone sur les pays producteurs et exportateurs de pétrole, il a affirmé que l'OPEP ne restera pas les bras croisés au cas où cette taxe est appliquée par les européens. «Nous craignons l'application de cette nouvelle taxe. Pour faire face à ce risque, nous sommes à l'OPEP entrain de coordonner nos efforts pour défendre nos intérêts à Copenhague», a précise le ministre. L'application de cette taxe carbone sur le pétrole va conduire au classement des membres de l'OPEP comme pays pollueurs. Une classification qui ne sera pas sans conséquences pour ces pays. Interrogé sur les répercussions de la baisse de la production de pétrole en Algérie suite à la décision prise au début de l'année du cartel de réduire les quotas de ces membres, Chakib Khelil estime que ce que l'Algérie a perdu en volume, elle le gagne en prix. «Certes, nous avons certes perdu 15% de notre quota, mais nous avons gagné par contre plus de 60 dollars dans le baril. Nous allons revenir à notre ancien niveau de production quand la situation de l'économie internationale sera favorable», a souligné le ministre. Abordant les énergies renouvelables, il a noté que la loi sur l'énergie nucléaire est actuellement en discussion au niveau du gouvernement.