Le débat suscité autour de la nouvelle grille des salaires, au sein du groupe Sonatrach, a fait réagir les responsables du secteur de l'énergie qui voudraient éviter une fuite de compétences, formées à coup de pétrodollars. En attentant sa concrétisation sur le terrain, le nouveau système de rémunération du groupe Sonatrach continue à polariser l'attention des travailleurs et cadres syndicaux de la compagnie nationale des hydrocarbures. Cette question a été abordée hier en marge de la cérémonie d'installation officielle des commissions de la Fédération nationale des pétroliers et qui a eu lieu au siège de la compagnie nationale Sonatrach. Les travailleurs ainsi que les cadres de Sonatrach affirment qu'ils sont dans l'expectative de voir l'entrée en vigueur de la nouvelle formule de rémunération, annoncée depuis plus d'une année. L'occasion a été mise à profit par les syndicalistes pour débattre des conditions et des nouvelles motivations de travail de nature à dissuader les cadres à quitter le groupe pour d'autres compagnies multinationales. La cérémonie s'est déroulée en présence du ministre de l'Energie et des Mines, du P-DG de Sonatrach ainsi que du secrétaire général de l'UGTA. Cette nouvelle formule d'évaluation et de rétribution des compétences du groupe de Sonatrach devra être prête, dit-on, d'ici à la fin de l'année. À en croire M. Benazouz, le nouveau secrétaire général de la Fédération des pétroliers, ce nouveau système interviendra dans le but de mieux gérer la carrière des travailleurs et de mesurer les compétences à leur juste valeur. “Nous sommes, à présent, en train de négocier sur la mise en œuvre du nouveau système par vague de population de travailleurs”, a confié M. Benazouz. Le système en lui-même prévoit substantiellement un salaire fixe et un autre variable en fonction de la qualification et de la productivité de chacun. C'est dire que les travailleurs ne seront pas logés à la même enseigne. L'opportunité d'un tel nouveau plan de rémunération intervient dans un contexte où des ingénieurs et autres experts spécialisés dans les métiers de base, le forage ou la supervision des forages ont préféré ces dernières années quitter la compagnie nationale pour rejoindre des firmes pétrolières étrangères installées en Algérie ou celles qui activent dans les pays du Golfe qui proposent des contrats de travail des plus alléchants et des salaires très importants. La motivation première liée à l'institution d'une nouvelle grille réside dans le souci de retenir les cadres et de mettre le holà à l'“hémorragie” que connaît, ces dernières années, la Sonatrach qui compte 40 000 employés. Rien que pour l'année dernière, pas moins de 78 cadres activant dans des filiales de Sonatrach sont partis vers d'autres compagnies étrangères. Pour remédier au déficit qui aurait été engendré par la désertion du personnel qui vaut son pesant d'or, les autorités compétentes et à leur tête le ministère de l'Energie et des Mines ont pris d'autres mesures liées à l'investissement dans les ressources humaines. En contrepartie, la compagnie s'attend à une meilleure productivité. Le ministre de l'Energie a rappelé hier, lors de son intervention, que pas moins de 3,2 milliards de dollars ont été injectés dans le domaine de perfectionnement et de la formation du personnel de Sonatrach, pour atteindre un haut niveau de rendement. Quelque 162 000 travailleurs du groupe ont bénéficié de recyclage entre les années 2000 et 2006. Chakib Khelil, sur la même lancée, ajoutera, que sur les 10 400 employés recrutés entre 2000 et 2006 figurent 6 600 universitaires. Une manière de dire que le défi d'assurer une relève est en voie d'être relevé. Considérés comme les plus profitables par rapport aux sociétés nationales, les salaires que propose la Sonatrach restent des plus faibles dans le domaine des hydrocarbures à l'échelle internationale. Hanafi H.