Les usagers de la Corniche oranaise crient haro -et sollicitent le nouveau directeur des Transports de la wilaya -à intervenir afin de mettre fin à leur calvaire. En effet, depuis l'avène-ment de la saison estiva-le, une décision émanant de la daïra de Aïn El Türck, appuyée par l'APC et le chef de sûreté de la daïra, a intimé les transporteurs (taxis et bus) desservant la commune d'emprunter uniquement l'autoroute Saint Roch/les Andalouses. La station de taxis a été également transférée du boulevard Clemenceau vers la Place Henri Vassas. Une entreprise privée a eu un agrément l'autorisant à emprunter exclusivement le Bd Emir Abdelkader et son prolongement, celui de l'ALN. Les autres transporteurs ont crié au scandale, dénonçant le «fait du prince » et «le favoritisme». Les habitants des quartiers de Claire Fontaine, Paradis Plage, Bouisseville et Trouville- doivent désormais- descendre jusqu'à Aïn El Türck pour emprunter un autre taxi, à la place Henri Vassas. Certains usagers qui habitent les nouveaux lotissements longeant l'autoroute Saint Roch/Les Andalouses, préfèrent attendre leur transport sur cette même autoroute, pourtant très dangereuse. Selon une ménagère rencontrée sur cette voie, «ce sont les pouvoirs publics qui sont responsables de notre calvaire. Je suis restée plus d'un quart d'heure avant de pouvoir traverser. Les voitures roulent à toute allure.» En effet, ces usagers sont contraints de traverser cette autoroute dangereuse pour prendre leur bus pour Oran. Interrogés, des élus locaux de l'APC ont déclaré que «la daïra d'Aïn El Türck -veut réguler la circulation -en installant des signalisations suivant les normes urbaines requises. Le transfert des transporteurs vers la place Vassas est une mesure sage pour désengorger la ville », expliquent-ils. Les taxis qui assurent la navette intra-muros, c'est-à-dire entre Saint Roch et le chef-lieu de la commune d' Aïn El Türck- ont respecté cette mesure pendant quelques jours- pour ensuite emprunter leur ancien itinéraire. Questionnés, ils diront que « ces mesures sont totalement absurdes, car elles favorisent la nouvelle entreprise qui aura toute notre clientèle. Nous ne respectons pas cette mesure !» De leur côté, les usagers déclarent que «nous ne pouvons pas emprunter un taxi ou un bus pour descendre sur la dangereuse autoroute. Comment fait-on pour traverser ? Surtout que la majorité des usagers sont des ménagères qui font leurs emplettes au marché quotidien d' Aïn El Türck» . D'après un interlocuteur proche de la daïra d'Aïn El Türck, « ce n'est qu'une partie du plan du transport réalisé par le chef daïra et les élus de l'APC. A l'avenir, il y aura des taximètres urbains qui assureront le transport sur toutes les artères de la commune. Un usager pourrait ainsi se faire transporter jusqu'à sa porte. La daïra est pour une fluidité des transports ». En d'autres termes, le chef daïra actuel -a des ambitions de faire d'Aïn El Türck un chef-lieu d'une wilaya déléguée -qui englobera aussi Mers El Kébir, Bousfer, El Ançor et Aïn El Kerma. De prime abord, le chef de daïra voulait réguler la circulation et des transports. Même si c'était de bonne intention, ce plan est plein de lacunes. La plaque de sens interdit installée à l'intersection de la rue des Pins de Trouville avec le Bd de l'ALN -pour détournant la circulation vers le Bd Mélinette- n'a pas été respectée. En fait- la daïra voulait faire du Bd Emir Abdelkader et son prolongement de l'ALN- une artère à voie unique en direction d'Oran et le Bd Mélinette descendant uniquement vers Aïn El Türck. Ces mesures n'ont pas été respectées. Il semblerait que les pouvoirs publics ont cédé. Quant à la station de taxis de Place d'Armes, elle est envahie par les clandestins et des groupes de jeunes délinquants qui rackettent les clandestins et les taxis. « A chaque fois qu'on descend sur cette station, il faut payer de 20 à 50 Da à ces délinquants, sinon vous serez tabassés », dira un « taxieur », indiquant des flics qui s'amusaient avec ces même délinquants. D'après les usagers, ce sont les taxis qui fuient la station. A 18 heures, les clandestins prennent le relais. A l'unanimité, les transporteurs et les usagers de la Corniche -sollicitent le nouveau directeur -d'établir un nouveau plan de transport, car celui installé par la daïra est « socialement mal vécu».