Alors que les entrepreneurs font face à des difficultés « monstres » dans l'approvisionnement en matériaux de construction, des querelles internes à cette corporation viennent s'ajouter, depuis quelques jours, au tableau noir des obstacles que rencontrent les 800 adhérents de l'union nationale des entrepreneurs du bâtiment (UNEB). Prenant la parole, le Président de l'Union Nationale des Entrepreneurs du Bâtiment (UNEB), M. Ahmed Bengaoud, relèvera d'emblée les sempiternelles pénuries en matériaux de construction: «alors que nous subissons de plein fouet la crise du ciment, voila que vient s'ajouter une autre crise, celle du sable notamment «a-t-il déclaré. En effet, les sablières- dont les exploitants bénéficient d'autorisations temporaires- sont depuis quelques mois à l'arrêt. Et pour cause «Ces autorisations ne sont plus délivrés «a-t-il révélé hier dans une conférence de presse tenue au siège de l'Union. Conséquence directe, le sable en vient à manquer sur les chantiers. Le prix du camion de sable est passé en quelques jours de 18.000 DA à …40.000 DA ! Même constat pour ce qui est de la crise du ciment. L'envolée des prix de ce matériau dont toute la presse s'en est fait l'écho- serait du selon M. Bengaouda- «au business informel» qui prend des proportions inquiétantes. Aujourd'hui, la production nationale de ciment atteindrait les 18 millions tonnes par an. Ce qui fait dire à l'entrepreneur que la pénurie de ciment n'est pas justifiée par un plan de charge conséquent. Pour preuve, «lors du premier plan quinquennal du président de la République, environ un million de logements ont été réalisés en plus du chantier gigantesque de l'autoroute Est-Ouest en voie de finition, ceci alors que la production atteignait à peine les 16 millions de tonnes, et pourtant le ciment n'a pas manqué. Que s'est-il passé depuis ?» S'est-il demandé. M. Bengaouda tentera d'apporter alors un début de réponse : d'après lui, l'actuel plan quinquennal 2009-2014 -est très ambitieux- mais n'en attise pas moins des appétits voraces. D'ailleurs, vendu à 230 DA au niveau des cimenteries, le sac de ciment est cédé, de nos jours, jusqu'à 800 DA sur le marché noir. L'importation d'un million de sacs de ciments par l'Etat est pour lui «une solution, mais une solution partielle au problème». Comme chacun sait, l'hiver est connu pour être une saison durant laquelle les chantiers du bâtiment tournent au ralenti. Par conséquent, il n'y a pas lieu d'importer, selon lui, du ciment en pareille période. Et comme si toutes ces difficultés ne suffisaient pas, l'UNEB est en proie, en ce moment, à un putsch orchestré- d'après son président d'honneur- Mustapha Khodja, par le président de la Confédération Nationale du Patronat Algérien (CNPA). En effet, d'après les animateurs de cette conférence de presse, un «congrès» vient de se tenir le 8 Novembre dernier -à l'instigation du patron du CNPA -accusé d'ingérence. Cet évènement se serait déroulé, ainsi, au mépris des textes et aux dépens d'une association régulièrement constituée depuis 2001. Les responsables de l'UNEB s'interrogent sur le fait que les autorités compétentes aient accordés à ces dissidents, qui sont au nombre de trois, l'autorisation d'organiser une telle réunion publique. Dénonçant ce qu'ils qualifient de «magouille». Les douze membres du bureau exécutif national de l'UNEB - ont engagé une procédure judiciaire -pour un règlement définitif de ce conflit qui, semble-t-il, perdure.