L'Université des sciences et de la technologie Mohamed-Boudiaf d'Oran (USTO) a capitalisé, au terme de cette année universitaire 2011/2012, huit années d'expérience en matière d'application du système d'enseignement supérieur LMD (Licence-Master-Doctorat). L'USTO, à l'instar de neuf autres universités en Algérie, a été choisie comme établissement pilote pour la mise en oeuvre, dès la rentrée de septembre 2004, de cette réforme pédagogique porteuse de pratiques innovantes. La rectrice de l'USTO, Mme Aïcha Derdour, a qualifié de «relativement satisfaisant» le bilan de ces huit années d'application du LMD au sein de son établissement, soulignant que cette réforme s'est accomplie selon un principe directeur axé sur «l'adhésion des acteurs, sans aucune contrainte». Elle a précisé que le système LMD a permis à l'USTO de fonctionner avec 37 licences, 54 options de master et une première promotion de docteurs ayant achevé dernièrement leur cursus au titre du nouveau régime. Mme Derdour a affirmé, dans ce sens, que le dévouement des équipes pédagogiques et la dynamique induite par le LMD ont donné lieu à de meilleurs taux de réussite, réalisés dès juillet 2007, date de sortie de la première promotion de diplômés en licence nouveau régime. La rectrice a rappelé que sur les 984 bacheliers inscrits lors de la rentrée de septembre 2004 en licence, 525 ont obtenu leur diplôme, soit 53% de diplômés en trois ans, alors que dans l'ancien régime les taux de réussite variaient entre 30 et 50 % pour les meilleures années. L'autre motif de satisfaction est fourni, selon cette responsable, par l'excellent résultat des diplômés de l'USTO au concours national pour l'accès à une formation à l'étranger, sachant que les candidats de la première promotion ont obtenu cinq bourses sur les 7 offertes pour la région Ouest du pays. Avec près de 17.000 places pédagogiques et un taux d'encadrement d'un enseignant pour 16 étudiants, l'USTO est en mesure d'offrir une formation dans de bonnes conditions dans les cinq domaines de compétences scientifiques et techniques développés à travers ses seize départements. L'accompagnement pédagogique est concrétisé à trois niveaux, à savoir lors des sessions portes ouvertes organisées en juillet en direction des nouveaux bacheliers désirant s'inscrire à l'USTO, en septembre au moyen de conférences et projections de diapositives sur les caractéristiques des études dans le système LMD, et enfin par l'affectation de petits groupes d'étudiants à un tuteur. Si des insuffisances peuvent être signalées, la rectrice estime qu'elles résident surtout dans la construction des offres de formation qui constitue pourtant un des grands principes du système LMD. En raison du caractère technologique de la majorité des formations dispensées à l'USTO, le stage et le séjour en entreprise sont une action primordiale dans les cursus, a-t-elle fait observer avant de confier que malgré «la frilosité de nombre d'entreprises, au moins un stage est assuré pour chaque étudiant en licence, et ce, à la faveur des conventions passées avec des partenaires». D'autre part, des conventions ont été conclues avec plusieurs universités étrangères dans le but de tirer profit de l'expérience des autres pays, l'USTO cultivant des relations privilégiées avec les universités françaises, espagnoles, l'université d'Alep (Syrie) et l'Agence japonaise pour la coopération internationale (JICA). En outre, de nouvelles licences professionnalisantes sont prévues, à l'instar de celle de Maintenance industrielle créée en 2007 en collaboration avec la société nationale Sonatrach et l'université Paul Sabatier de Toulouse (France). L'expérience de huit années d'application de la réforme LMD à l'USTO démontre un bilan globalement positif qui augure la mise en place, à terme, d'un édifice solide et efficace à même de permettre une meilleure expression des compétences et une plus grande adéquation formation/emploi, a conclu la rectrice.