L'opérateur de téléphonie mobile Nedjma (WTA) a considéré jeudi, dans un communiqué, que la concurrence dans le secteur de la téléphonie mobile est limitée par des problèmes structurels «sérieux» et «l'absence» de mesures réglementaires «appropriées». «La concurrence est à présent limitée par des problèmes structurels sérieux et l'absence de mesures réglementaires appropriées», a indiqué le directeur général de Nedjma, Joseph Ged , qui a souligné que «rééquilibrer, ce n'est pas prendre à l'un pour donner à l'autre». Pour M. Ged, rééquilibrer, «c'est mettre en place un environnement concurrentiel permettant à tous les opérateurs de créer de la valeur et protéger la liberté des consommateurs de choisir librement leur opérateur aujourd'hui comme demain tout en gardant le même numéro». «L'écart substantiel entre le faible niveau des investissements et la croissance massive du nombre d'abonnés de l'opérateur dominant (Orascom Télécom Algérie, OTA Djezzy) démontre que l'évolution des parts de marché n'est plus liée aux investissements réalisés, ni à la performance commerciale mais uniquement à la capacité de l'opérateur dominant de renforcer sa puissance au travers des pratiques abusives», a-t-il relevé. Selon l'opérateur Nedjma, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a constaté la situation de dominance en se fondant principalement sur le critère du chiffres d'affaires dans sa décision du 7 février 2007. «Cette analyse n'a jamais été remise en cause. Aujourd'hui encore, la valeur globale du marché est fortement concentrée au profit de l'opérateur dominant OTA qui a atteint, en 2011, un chiffre d'affaires de 135 milliards DA, pour 59 milliards DA à WTA et 53 milliards DA à ATM (Mobilis)», a indiqué M. Ged. L'ARPT La présidente de l'ARPT, Mme Zohra Derdouri, a indiqué mercredi dans une déclaration à l'APS que l'évolution des parts de marché de la téléphonie mobile en Algérie était tributaire de l'investissement consenti et de l'amélioration de la qualité de service. «Concrètement, l'évolution des parts de marché ne peut se faire qu'à travers l'amélioration des pratiques commerciales, notamment la qualité de service», a déclaré Mme Derdouri qui réagissait à des appels d'opérateurs de la téléphonie mobile à rééquilibrer les parts du marché et empêcher toute dominance. Elle a ajouté que cette évolution n'est possible qu'à travers l'investissement «consenti», une politique de marketing «audacieuse» et une réponse aux attentes du consommateur en termes de prix et de diversité des services offerts. Mme Derdouri a souligné également qu'il fallait «empêcher non pas la dominance qui est caractéristique du marché concurrentiel, mais l'abus de dominance qui est une pratique répréhensible», rappelant que «la détermination du seuil de dominance incombe légalement au régulateur». Le marché de la téléphonie mobile en Algérie est partagé entre trois opérateurs : Djezzy (OTA, privé) qui comptait, en 2011, plus de 16 millions d'abonnés, Mobilis (ATM, public) près de 11 millions d'abonnés et Nedjma (WTA, privé) près de 9 millions. Une polémique s'est installée par médias interposés après l'interview samedi du P-DG de Mobilis à l'APS dans laquelle il avait indiqué que l'objectif de Mobilis en matière de parts de marché pourrait être atteint notamment si l'autorité de régulation intervenait, comme cela se fait de par le monde, pour équilibrer le marché et empêcher la dominance d'un opérateur. Nedjma a indiqué partager avec Mobilis ses déclarations officielles qui soulignent que «l'intervention de l'ARPT est un élément-clé de sa stratégie globale dans la mesure où elle est indispensable pour pallier les déséquilibres actuels du marché». Mobilis s'est toutefois démarqué des déclarations de Nedjma, qu'il a accusé, dans son site Internet, de tenter de «créer la polémique et l'amalgame en associant nos préoccupations aux siennes, alors qu'elles ne relèvent pas de la même nature, ni du même intérêt».