Le Directeur de l'Education de la wilaya d'Oran, M. Guelil, a déclaré hier que le prolongement de la grève opéré par les syndicats autonomes est « illégitime». Lors d'un point de presse organisé au lycée Lotfi, le nouveau Directeur de l'Education d'Oran se voulait ferme, en condamnant la grève des syndicats autonomes qui, selon lui, s'apparente désormais à du «chantage déguisé» après que le gouvernement ait accepté toutes leurs revendications. «Toutes les revendications des syndicats ont été prises en considération par le gouvernement, le ministère de l'Education. Le prolongement de la grève est illégitime. Derrière le rideau de cette grève, ils y a sûrement des arrières pensées. Ils veulent aboutir à d'autres réévaluations qu'ils ne peuvent dire publiquement», assène-t-il. Le directeur a déclaré que «le Premier ministre a accepté les revendications des enseignants. Le gouvernement est la garantie suprême de l'Etat». Sur ce registre, il appelle tous les enseignants d'Oran à rejoindre leurs postes illico-presto. Interrogé sur le sort des 17 jours de grève (jusqu'au 23 novembre, ndlr), le Directeur de l'Education répondra que c'est à la tutelle, le ministère de l'Education, de décider si ces jours de grève seront payés ou pas. Paraphrasant le 1er ministre, le Directeur de l'Education a souligné que sa direction suit avec préoccupation la poursuite de la grève en dépit de la disponibilité de l'Administration. Quant aux grévistes, ils réitèrent qu'ils veulent «du concret et non un engagement verbal», «des écrits ainsi que des décrets », affirment les représentants des syndicats. Avant-hier, Abou Bakr Benbouzid, a lancé un appel direct à l'adresse des enseignants pour «la reprise des cours dès aujourd'hui, (hier, ndlr) et au rattrapage, dans les meilleurs délais, de tous les cours perdus». M. Benbouzid s'est adressé à chaque enseignant individuellement «pour qu'il évalue la mesure et la portée des réponses positives apportées par le ministère, en accord avec le gouvernement pour une prise en charge effective des préoccupations des enseignants », et d'ajouter que ce sont de «réelles avancées que chacun de nous doit mesurer». Dans tous les cas de figure, le secteur de l'Education est malade. Le flou entretenu quant au statut particulier de l'Education ainsi que le discrédit de la tutelle compliquent apparemment la situation. A ce sujet, les grévistes rappellent que pour ce statut «une commission a été installée et a travaillé pendant plus d'une année pour enfin voir le ministère imposer sa mouture est des plus édifiants ». In fine, un parent d'élève regrette que les perdants dans cette affaire soient les élèves qui continuent de subir les aléas d'une scolarité fortement perturbée qui, si elle venait à perdurer, diminuera irrémédiablement leurs capacités à faire face aux examens annoncés.