Si la majorité des pères de famille algériens est obnubilée par la rentrée scolaire et ses lourdes dépenses, des aoûtiens ‘'impénitents'' continuent d'envahir les plages de la corniche jijelienne où l'ambiance des vacances d'été bat de nouveau son plein. Il y a, ces derniers jours, énormément du monde sur les plages baignées par un soleil dardant, tandis que les axes routiers, aussi bien en ville que dansla périphérie, sont submergés de véhicules portant diverses immatriculations, aussi bien nationales qu'étrangères. Des cohortes d'estivants sont remarquées aux abords de la plage ‘'Le Casino'' du chef-lieu de wilaya, où les véhicules légers sont alignés en file indienne, des deux côtés de la chaussée malheureusement jonchée de bouteilles et de sachets en plastique dont la présence ne cadre nullement avec le paysage. La saison estivale a l'air de s'éterniser dans cette ville au regard du flux continu de visiteurs avec armes et bagages amarrés sur la toiture des voitures, garées aux abords des hôtels, des restaurants et évidemment prés des plages chatoyantes constellées de parasols multicolores. Les bouchons et les embouteillages sont encore légion dans cette ville qui s'est mise à ressembler, durant le Ramadhan, à une cité fantôme, comme elle le fut il y a quelques années en raison de la situation sécuritaire qui prévalait à l'époque. ‘'Aujourd'hui, Jijel, plus que d'autres villes côtières du pays, inspire la confiance'', résume un touriste en séjour dans la capitale des Kotama. Quiétude, calme, sérénité, hospitalité semblent être les maîtres-mots dans cette région mise, injustement, en hibernation pendant plusieurs années. Même les commerçants ont joué le jeu en se montrant disponibles pour la satisfaction de la clientèle en séjour dans cette coquette cité, alors qu'il était rarissime de voir à Jijel des boutiques ouvertes jusqu'à une heure tardive de la nuit. De nombreux estivants, notamment des wilayas du Sud du pays, ont lancé un «défi» en poursuivant leur séjour à Jijel où la vie a été quelque peu perturbée par l'après Aïd El Fitr, avec la rareté, voire la ‘'disparition'' de quelques produits alimentaires, entre autres le pain. Certainement lassés d'avoir trop travaillé et suffisamment ‘'engrangé'' pendant le mois de carême, de nombreux commerçants se sont éclipsés pour un congé avant la reprise de leurs activités. Des hôtels qui se plaignaient de la vacuité des lieux ont fait le plein lors de cette saison estivale et même pendant les jours qui ont suivi la fête de l'Aïd El Fitr. Les restaurateurs, notamment les fast-foods et les rôtisseries, très prisées par les estivants, n'ont pas chômé pendant cette période. En ville, l'on n'arrête pas de se bousculer devant les petites échoppes où le brasero dégage l'odeur des brochettes et du poulet rôti. Rencontré après avoir ripaillé dans une de ces boutiques de ‘'prêt-à-manger'', Adlane, venu tout droit de la ville aux mille coupoles, considère que le fait qu'il ne lui reste qu'une semaine de vacances le conduit à tout goûter à Jijel: sa mer, son air iodé, son ambiance trépidante, mais aussi sa bonne chair.