Les participants aux festivités célébrant le cinquantenaire de la reconnaissance du Croissant-Rouge algérien ont mis l'accent, jeudi à Souk Ahras, sur le respect, par la Révolution algérienne, des valeurs humanitaires et de la convention de Genève sur les prisonniers de guerre dans le traitement des prisonniers français. Au cours d'une rencontre, organisée à cette occasion à la salle Miloud Tahri, M. Bruce Biber, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) participant à ces festivités, a particulièrement souligné cet aspect, rappelant à ce propos que le Front de libération nationale (FLN) «n'a aucunement entravé les missions de la Croix-Rouge lorsqu'elle rendait visite aux prisonniers de guerre français et s'enquérir de leurs conditions de détention qui, d'ailleurs, étaient bonnes», a-t-il affirmé. S'exprimant devant un auditoire, composé notamment de représentants de du Croissant-Rouge algérien venus des 48 wilayas et de délégations de la Croix-Rouge espagnole et du Croissant-Rouge tunisien, ainsi que de M. Kheireddine Hammoum, consul d'Algérie à El Kef (Tunisie), M. Biber indiqué que les premiers contacts entre la Révolution algérienne et la CICR (Comité international de la Croix-Rouge) ont été établis immédiatement après les bombardements de Sakiet Sidi Youcef, date à laquelle cet organisme humanitaire a été autorisé à rendre visite à quatre prisonniers français. «Le respect par la Révolution algérienne des valeurs humaines et de la convention de Genève sur les prisonniers en particulier a eu un impact favorable sur l'opinion publique française qui considérait au départ les révolutionnaires comme des terroristes», a expliqué M. Biber, avant de rappeler l'aide humanitaire apportée par la Croix-Rouge internationale à plus de 2 millions d'Algériens déplacés dans des camps de regroupement. Le président du Croissant-Rouge algérien, M. Hammou Benzeguir, a affirmé, de son côté, que le respect des droits de l'Homme «a commencé pour les Algériens depuis 1843, lorsque l'Emir Abdelkader avait publié un écrit dans lequel il défendait le droit des prisonniers de guerre au respect et au bon traitement». L'intervenant, qui a loué le rôle de la région frontalière de Souk Ahras dans l'histoire du Croissant-Rouge algérien, a indiqué que les activités du CRA ont commencé en 1956 et ont consisté, à cette époque, à porter aide et assistance aux réfugiés, à former des infirmiers et des aides-soignants et à prendre en charge les victimes et les prisonniers de guerre. Un film de 10 mn sur le parcours du CRA, avant et après l'indépendance, a été présenté à cette occasion, marqué également par des remises de médailles et d'attestations honorifiques aux responsables de sections de cet organisme et aux participants à cette rencontre. Un hommage particulier a été rendu aux secouristes et à leur contribution à la Révolution, tandis qu'un semi-marathon portant le nom du Moudjahid secouriste a été organisé à cette occasion avec la participation de secouristes de différentes régions du pays et de Tunisie. Cette course symbolique qui a pris son départ devant le cimetière des chouhada s'est déroulée sur un parcours aménagé à Oued Bouchouk, sur le lieu de la bataille de Souk Ahras qui avait vu, en 1958, plus de 600 martyrs tomber au champ d'Honneur. La célébration de cet anniversaire du Croissant-Rouge algérien a également été marquée par la pose de la première pierre pour l'extension du centre social Dr Tammi qui comprend une école de formation de secouristes à Souk Ahras.