Le Groupe français Vivendi SA serait intéressé pour négocier l'achat de participation de Djezzy, filiale commerciale du groupe égyptien Orascom Telecom Holding. C'est du moins ce que rapporte le très sérieux journal économique français «Les Echos». Un membre du Conseil d'administration de Vi-vendi, Mehdi Dazi, a rencontré la semaine dernière le président-directeur général de Cevital, Issad Rebrab qui possède déjà 3% du capital de Djezzy- afin de discuter d'une offre commune -pour l'achat de participation de l'opérateur de téléphonie mobile, leader du marché algérien. Djezzy qui était le moteur de croissance d'OTH est devenue du jour au lendemain l'entreprise honnie par tous les Algériens -après les incidents du Caire- où les joueurs de l'équipe nationale de football et leurs supporters avaient subi toutes sortes d'exactions. La filiale algérienne du groupe égyptien symbolise aux yeux des Algériens la présence des Pharaons en Algérie. Depuis, c'est la descente aux enfers. D'ailleurs, les prochains chiffres qui seront communiqués par l'agence de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) devraient confirmer la migration de milliers d'abonnés de Djezzy vers ses concurrents Nedjma (filiale de Qatar Telecom) et Mobilis (Filiale d'Algérie Telecom). Le siège de la direction générale de Djezzy ainsi que des dizaines de points de vente et des antennes relais ont été sabotés par des jeunes en colère. Cependant, OTH profite du contexte qui lui est hostile pour essayer de faire passer un redressement fiscal de 600 millions de dollars que la direction générale des Impôts (DGI) lui a notifié il y a plus de quatre mois- pour une opération de harcèlement- qui coïncide avec le froid dans les relations diplomatiques entre l'Algérie et l'Egypte. Une mise au point de la DGI a remis les choses à leur place. Les rumeurs sur la probable vente de Djezzy ne sont pas nouvelles. Il y a quelques mois, OTH a démenti les informations qui la disaient en négociations avec France Télécoms pour se délester de sa filiale algérienne. Certaines sources ont même avancé le montant de la transaction, affirmant qu'OTH aurait exigé 13 milliards de dollars. Le gouvernement algérien, craignant la réédition du scénario de Lafarge, qui avait racheté des cimenteries algériennes détenues par Orascom-sans en informer les autorités algériennes- à décidé de sévir en mettant en place un arsenal juridique qui donne à l'Algérie le droit de préemption dans la vente de toute filiale d'une entreprise étrangère implantée dans notre pays. C'est sans doute pour cette raison que Vivendi a décidé d'associer un partenaire algérien (Cevital) afin de faciliter une éventuelle ouverture du capital de Djezzy à d'autres investisseurs. JUsqu'à présent, le PDG d'OTH, Naguib Sawiris, a refusé de céder ou de partager le capital de Djezzy. Mais l'évolution de la situation pourrait le pousser à changer d'avis. Une chose est sûre, c'est la fin des beaux jours pour l'entreprise qui avait réalisé des résultats financiers exceptionnels ces dernières années.