Les grèves perlées du secteur de l'Éducation éreintent la constitution du corps déjà mal au point du système pédagogique. Les élèves et leurs parents, à leur corps défendant, crient haro. Depuis l'origine, les revendications des enseignants ont été toujours d'ordre pécuniaire, se lamentent-ils. Se réunir autour d'un projet commun qui regroupera tous les protagonistes (élèves et enseignants) pour réformer le système pédagogique n'est pas de l'ordre du jour. Hélas ! Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) a donné une interview au journal on-line TSA, dans laquelle il exprime le vœu de son syndicat d'exhausser le salaire des enseignants à autour de 10.000 dinars ! Dans un discours au vitriol, il descend le gouvernement et les parlementaires. «La directive n°3 du 30 septembre 2009 annulée par le Premier ministre qu'il a lui-même signée, était une injustice criarde qui avait suscité beaucoup d'inquiétudes et d'interrogations parmi les fonctionnaires. Elle a renforcé davantage la méfiance et le doute. Remettre en cause un acquis social relève du machiavélisme. Jamais de toute l'histoire de l'Algérie contemporaine, un tel seuil de harcèlement des fonctionnaires n'a été atteint». Interrogé sur la reprise effective des cours, Meziane Meriane déclare que seul le Conseil des syndicats autonomes peut décider d'une telle résolution. Ce conseil devrait se tenir après l'Aïd, note-t-il. Nonobstant la réponse positive à toutes les revendications des syndicats autonomes, la grève persiste dans plusieurs établissements ! Entre le syndicalisme et le lobbying intéressé, les syndicats ont choisi, semble-t-il, le deuxième. A ce sujet, le SG du SNAPEST répond que «des députés ont touché un rappel de 3,3 millions de dinars pour dix mois, et de l'autre, on refuse des miettes pour les enseignants », tonne-t-il Quant au retard important causé par cette grève aux élèves, il sera vite rattrapé, selon le syndicaliste. Il dira dans ce sens que «les élèves sont certes pénalisés, mais la responsabilité n'incombe pas aux syndicats (…) Nous sommes des enseignants certifiés. Des techniques de rattrapage existent à travers le monde, elles seront mises à profit pour récupérer le retard. Il n'y a pas lieu de s'alarmer». Cependant, les grèves perlées affectent la qualité des cours et collaborent à l‘aliénation des élèves, comme c'était le cas les années précédentes. A contrario pour le SG du Snapest, «les grèves ne sont pas à l'origine de la détérioration de la qualité de l'enseignement dans notre pays. Ce sont les politiques éducatives mises en place depuis l'indépendance à ce jour, qui sont les causes de ce marasme». Et d'ajouter : «hélas, on ne peut pas faire une omelette sans casser des œufs. Lorsque les médecins font grève, les malades sont pénalisés. La seule solution, c'est de faire participer les syndicats aux prises de décision. La tripartite va s'organiser sans les syndicats autonomes, la grille des salaires est promulguée sans la participation des syndicats. In fine, Meriane Meziane a déclaré que «le gouvernement doit mettre sur place une politique salariale, qui doit tenir compte de l'inflation galopante avec une prime compensatrice, et tenir compte du rang social que doit occuper la classe moyenne, hélas laminée (...) Pour une vie digne, le salaire d'un enseignant du secondaire ne doit pas être inférieur à 100.000 dinars». Ce salaire sera négocié lors de la prochaine tripartite.