Quinze jours seulement après la rentrée scolaire, le secteur de l'éducation de Béjaïa ne cesse de bouillonner. Plusieurs débrayages ont été portés à notre connaissance, hier, à travers les établissements de la wilaya. La situation de précarité des structures éducatives ajoutée aux mauvaises préparations de la rentrée sont à l'origine de cette situation préoccupante marquée par une suite de grèves entreprises soit par les élèves soit par les travailleurs. L'absence de réponse aux différents préavis de grève a contraint ces travailleurs à user du dernier recours pénalisant par la même occasion des milliers d'élèves. Tout en reconnaissant la justesse des revendications soulevées par les enseignants et travailleurs frondeurs, les parents d'élèves à Béjaïa redoutent le retour des mauvais jours. La mauvaise conjoncture que traverse présentement la région n'est pas pour susciter l'espoir. Bien au contraire et en l'absence de l'instauration d'un dialogue, ils voient de plus en plus la scolarité de leur progéniture soumise à rude épreuve. Si pour l'heure on se garde de se prononcer, ce qui n'est pas à écarter dans les prochains jours, les parents, impuissants, regardent l'enlisement venir avec l'espoir qu'un geste soit fait avant qu'il ne soit trop tard. La semaine dernière, les élèves du CEM Ihaddaden avaient déclenché un mouvement de protestation de plusieurs jours pour dénoncer «l'absence d'intervention des parties concernées pour la prise en charge des dégâts occasionnés par les dernières pluies diluviennes qui s'étaient abattues sur la ville de Béjaïa». Depuis hier, la colère s'est propagée pour toucher d'autres établissements. En effet, les travailleurs et les enseignants du lycée d'Adekar, de Hammadiat, ex-polyvalent à Béjaïa et plusieurs autres CEM de la même région ont connu des perturbations. Les travailleurs crient «le ras-le-bol devant les multiples insuffisances liées à l'organisation pédagogique, les surcharges des classes et le manque de moyens pédagogiques». Des insuffisances qui persistent en dépit des multiples appels de détresse. Par ailleurs, la section syndicale des travailleurs de la direction de l'éducation a rendu publique une déclaration dans laquelle «la revalorisation des salaires des corps communs est exigée». Les rédacteurs interpellent l'ensemble des forces vives «à faire en sorte que l'indemnisation retenue par la bipartite récemment soit généralisée à tous les travailleurs».