En s'efforçant d'accroître l'activité à la Bourse de Casablanca (CSE), le Maroc cherche à améliorer la liquidité du marché national et à établir Casablanca en tant que centre financier pour l'Afrique du nord et de l'ouest. Bien que la croissance ait ralenti à cause de l'instabilité en Europe et ailleurs, la performance de la CSE est meilleure que celle des autres Bourses de la région, et de nouvelles entreprises envisagent une introduction en bourse (IPO). En s'efforçant d'accroître l'activité à la Bourse de Casablanca (CSE), le Maroc cherche à améliorer la liquidité du marché national et à établir Casablanca en tant que centre financier pour l'Afrique du nord et de l'ouest. Bien que la croissance ait ralenti à cause de l'instabilité en Europe et ailleurs, la performance de la CSE est meilleure que celle des autres Bourses de la région, et de nouvelles entreprises envisagent une introduction en bourse (IPO). Le nombre d'IPO commence à augmenter timidement après un ralentissement pendant la crise économique mondiale. Le marché a atteint son point le plus haut en 2006 et 2007, lorsqu'il y avait 10 nouvelles introductions chaque année, puis le nombre d'IPO a diminué pour atteindre le nombre de 5 en 2008 puis aucune en 2009, car les entreprises ont préféré ‘attendre et voir'. Avec 2 introductions en 2010 et 3 en 2011, dont STROC Industrie, le fabricant métallurgique et façadier, et la société de paiement Société Maghrébine de Monétique, on a assisté à un retour de vitalité, et de liquidité, à la Bourse. 2012 a bien commencé avec l'introduction en bourse en janvier d'Afric Industries, un fabricant de papiers abrasifs, de rubans adhésifs et de menuiserie en aluminium. L'entreprise a cédé 38% de son capital, soit 110 770 actions, à 240 dirhams (22 euros) l'action. La demande pour les actions de l'entreprise a été 5 fois supérieure à l'offre. 58,1% des actions ont été attribuées à des personnes morales et 41,9% aux personnes physiques, selon la CSE. La société d'investissement Fipar Holding, qui est la filiale financière de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG, fond de pension appartenant à l'Etat), a aussi annoncé en janvier qu'une entrée à la Bourse de Casablanca était à l'étude pour cette année, pour un montant de 2 milliards de dirhams (181 millions d'euros). L'introduction est attendue pour le troisième trimestre, mais aucun projet spécifique n'a été confirmé. Si cela se concrétise, l'entrée en bourse de Fipar Holding serait la plus importante IPO depuis 2008 et contribuerait largement à augmenter la liquidité du marché. Par conséquent, l'humeur est plutôt à l'optimisme pour le reste de l'année, mais les autorités financières tentent également d'encourager d'autres introductions en bourse afin de stimuler l'activité du marché à brève échéance. Le MASI (Morocco All-Share Index) -l'indice boursier marocain calculé sur la base de la capitalisation flottante des 75 entreprises qui le composent- a bondi de 21,2% au cours de l'année 2010, mais a baissé de 10,3% à la fin de l'année fiscale en octobre 2011. Ceci est dû en partie au ralentissement de l'activité économique en Europe, et à l'impact du Printemps arabe. La capitalisation boursière a aussi baissé pour atteindre un niveau de 527 milliards de dirhams (47,8 milliards d'euros) à la fin de l'année fiscale 2011, ce qui représente la cinquième valeur la plus importante parmi les 16 Bourses arabes suivies par le Fond monétaire arabe. Cependant, si l'on compare avec la baisse de 14% de l'indice général financier à Dubaï, ou avec la baisse de 38% à la Bourse égyptienne, la CSE s'en tire mieux que ses voisins. Le PDG de la CSE, Karim Hajji, a déclaré cette année à OBG que la CSE a « l'intention de promouvoir les IPO en tant que moyens de financement alternatifs pour les entreprises ». Hajji a expliqué que le système bancaire marocain ne pourra pas, à lui tout seul, générer les fonds d'investissement nécessaires à soutenir la croissance économique. Quand on sait que le financement des infrastructures requière environ 20 milliards de dollars par an à lui seul, les marchés boursiers pourraient être un secteur clé pour lever des fonds. Le nombre peu élevé de nouvelles IPO par an constitue l'un des principaux défis au développement des marchés financiers. D'autant plus « il faut attirer de plus grandes entreprises à la Bourse, plutôt que des petites entreprises comme cela a été le cas ces 5 dernières années », a déclaré Youssef Benkirane, le président de l'Association professionnelle des sociétés de Bourse, à OBG. Au-delà d'un contexte économique plus incertain, les membres de la CSE affirment qu'ils doivent aussi faire face aux hésitations des petites et moyennes entreprises (PME) quant à un risque perçu de perte de contrôle après une entrée en bourse. Les autorités de la Bourse ont contacté près de 750 entreprises en 2011 afin de promouvoir l'IPO, en particulier parmi les PME. Les autorités financières multiplient également les mesures pour encourager les entreprises à entrer en bourse. La CSE subventionne les dépenses liées aux IPO à hauteur de 500 000 dirhams (45 300 euros), y compris pour les conseils d'ordre légal et financier. Le gouvernement offre aux entreprises cotées en bourse une réduction de 50% sur le taux de 30% d'impôt des sociétés pendant les trois exercices comptables suivant l'IPO lorsque de nouvelles actions sont vendues –mais cette réduction de 50% pourrait être révisée à la baisse lorsque cette mesure arrivera à son terme à la fin de cette année. Grâce à de nouvelles mesures d'incitation à l'entrée en bourse, les cadres de la CSE sont confiants et pensent que le nombre d'IPO va continuer d'augmenter. Hajji a indiqué que d'ici à 2015, la Bourse espère doubler le nombre d'entreprises cotées pour atteindre le chiffre de 150, quadrupler le nombre d'investisseurs, et instaurer Casablanca en tant que centre financier pour l'Afrique du nord et de l'ouest. C'est un objectif ambitieux dans le contexte économique actuel, mais c'est peut-être aussi le moyen le plus efficace d'améliorer la liquidité du marché national.