“Au vu des premiers résultats prometteurs d'un programme de réformes des marchés de capitaux initié en mai 2011, l'Algérie cherche désormais à augmenter le nombre d'introductions à la Bourse d'Alger”, souligne Oxford Business Group, (OBG) dans un article intitulé “Algérie : dynamiser la Bourse”. OBG relève que la capitalisation boursière reste extrêmement limitée par rapport aux normes internationales. La plupart des activités (98% environ) sont concentrées sur le marché de la dette, et concernent essentiellement des obligations de sociétés pour les entreprises publiques. Depuis l'entrée en Bourse de la compagnie Alliance Assurance en novembre 2010, la capitalisation boursière a progressé de 62%, passant de 7,7 milliards de dinars algériens (77,64 millions d'euros) à 12,5 milliards de dinars algériens (126 millions d'euros) début janvier 2012. Mi-janvier, d'après le site Internet de la Bourse d'Alger, la capitalisation boursière s'établissait à 14,8 milliards de dinars algériens (152 millions d'euros). “Toujours en cours de déploiement, après 11 ans seulement d'activité, la Bourse ne reflète pas encore la diversité des activités économiques du pays”, indique OBG. Alliance a été la première société privée algérienne à faire son entrée en Bourse. El-Aurassi et Saidal ont été les seules valeurs négociées depuis 2000. Le marché des obligations de sociétés reste le centre névralgique, principalement grâce aux titres de créance qui offrent une rémunération supérieure à celle des comptes d'épargne, à savoir des taux d'intérêt compris entre 5% et 6%, contre 1,5% à 3%. “Les décideurs ont donc pris conscience qu'avec d'importantes ressources naturelles à disposition, et l'intérêt croissant des investisseurs étrangers pour le pays, une Bourse plus active permettrait certainement de soutenir la croissance économique, d'autant plus que l'Algérie cherche à débloquer de nouvelles sources de capitaux pour appuyer le secteur privé algérien, relativement restreint, et octroyer de nouveaux financements aux grandes entreprises publiques”, écrit OBG, rappelant les propos du président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse, affirmant avoir “identifié des pistes d'introduction en Bourse des entreprises publiques organisées en sociétés par actions, relevant du secteur industriel”. Le comité chargé du programme de réforme des marchés de capitaux, composé de fonctionnaires gouvernementaux et de conseillers internationaux, a formulé quatre recommandations pour atteindre cet objectif. Il préconise tout d'abord l'introduction en Bourse des plus grandes sociétés industrielles publiques, un pourcentage des actions devant être conservé par l'Etat, directement ou par le biais d'un mode de placement. La seconde option envisagée consiste à favoriser la création de partenariats stratégiques spécifiques pour l'Etat, par le biais desquels celui-ci détiendrait 50% à 60% des actions dans les nouvelles sociétés, tandis que 20% à 30% des actions seraient mises à la disposition du public dans le cadre d'une introduction en Bourse. La troisième recommandation du comité chargé de la réforme des marchés de capitaux est de mettre en place des projets de croissance ciblant des secteurs spécifiques, et de permettre aux sociétés privées souhaitant être cotées en Bourse d'accroître leur capital par le biais de la Bourse. “La règle des 51%/49% est déjà une réalité”, a déclaré M. Smaïl, cité par OBG. “Notre objectif est d'offrir les 51% de participation au public par le biais de la Bourse, et de généraliser en Algérie cette pratique courante à l'international.” Des règles locales similaires relatives aux participations sont déjà appliquées dans d'autres pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. “L'Algérie espère voir augmenter le nombre d'introductions en Bourse proposées aux ressortissants algériens et aux investisseurs étrangers en 2012, dans l'optique de dynamiser les marchés de capitaux propres en Bourse”, affirme OBG, indiquant que “pour de nombreuses entreprises privées locales et de nombreux investisseurs, cette mesure aurait dû être prise depuis longtemps”. M. R.