Les délais supplémentaires obtenus suite aux négociations algéro-européennes dans le cadre de la Zone de libre échange «doivent être saisis» par l'entreprise locale comme «une opportunité pour sa mise à niveau avant l'entrée en vigueur du démantèlement tarifaire», a indiqué jeudi à Oran un responsable auprès du ministère du Commerce. La mise en place de la zone de libre échange, prévue en 2020 suite au report du démantèlement tarifaire défini par l'accord d'association algéro-européen, constitue «une nouvelle donne pour l'entreprise algérienne qui doit se préparer au mieux à cette échéance», a estimé M. Saïd Djellab, Directeur du suivi des accords régionaux commerciaux et de la coopération. «L'entreprise doit intégrer cette nouvelle donne dans sa stratégie de développement pour se préparer de la manière la plus optimale à cette échéance», a souligné ce responsable dans une déclaration à l'APS en marge d'une journée d'information qu'il a présidée à la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO). Cette rencontre régionale, initiée au profit des opérateurs économiques activant dans l'Ouest du pays, s'inscrit, a-t-il expliqué, dans le cadre d'un programme initié par le gouvernement en vue d'expliquer aux opérateurs le nouveau schéma du démantèlement tarifaire. M. Djellab a rappelé, dans ce contexte, qu'une première rencontre à caractère national a été présidée par le ministre du Commerce le 28 août dernier à Alger, quelques jours avant la mise en œuvre du nouveau schéma de démantèlement (1er septembre). La deuxième journée d'information, de dimension régionale (Est), s'est tenue à Sétif, tandis qu'une autre est prévue prochainement pour la région Sud du pays. Cette campagne d'information sera orientée dans une deuxième phase vers les différents pôles industriels du pays, conformément aux objectifs assignés en termes d'actions de proximité, a annoncé ce responsable. Les négociations entre l'Algérie et l'Union Européenne ont été menées pendant deux années, période marquée par la tenue de huit sessions entre les experts des deux parties. M. Djellab a rappelé que l'Algérie a présenté les arguments juridiques et économiques pour convaincre ses partenaires sur la crédibilité de sa requête axée sur l'identification de 1.058 produits jugés sensibles du point de vue économique, avant l'entame des consultations avec la partie européenne sur la base des dispositions juridiques de l'accord d'association. Au terme de ces discussions, l'Algérie a obtenu le report de la zone de libre échange avec un glissement de 2017 à 2020, et par voie de conséquence un gain en terme de protection tarifaire (taux de droits de douane) par rapport aux produits jugés sensibles. «Le cœur du sujet, c'est que maintenant l'entreprise algérienne dispose de huit années de marge de protection durant laquelle elle doit se préparer à l'entrée en vigueur des démantèlements relatifs à la zone de libre échange», a observé M. Djellab. «Les opérateurs, en particulier ceux versés dans les segments agricoles et industriels, gagneraient à inscrire la nouvelle donne dans leur stratégie de développement», a-t-il insisté en préconisant à ce titre de tirer profit des différents dispositifs d'appui à la mise à niveau. Cette journée d'information a également vu la participation de représentants des institutions partenaires, à l'instar de la Direction générale des Douanes, du ministère de l'Industrie, de la petite et moyenne entreprises et de la promotion de l'investissement, du ministère de l'Agriculture et du développement rural, et du ministère de l'Energie et des mines. Des brochures précisant le calendrier du démantèlement tarifaire (initial et révisé) pour tous les types de produits importés ont été distribuées à cette occasion aux opérateurs.