L'affaire des 46 kilos de kif découverts dans le domicile d'un baron au lieudit «Taureau», dans le quartier d'Eckmühl, à Oran ville, janvier dernier, était hier devant le tribunal correctionnel d'Aïn El-Türck. Pourquoi ce dossier, dont les faits ont pour cadre la ville d'Oran, a-t-il atterri dans la juridiction d'Aïn El-Türck? Pour la simple raison que l'un des accusés principaux dans cette affaire, le pourvoyeur de ce réseau qui s'alimente en drogue depuis Maghnia (Tlemcen), réside sur la Corniche oranaise et, de ce fait, il était déjà dans le collimateur de la police de daïra d'Aïn El-Türck. L'affaire a fait par la suite -l'objet d'une procédure de conflit de juridictions -ayant opposé les deux tribunaux de première instance d'Oran et d'Aïn El-Türck et le dernier mot est revenu au second, qui a revendiqué l'affaire et a été qualifié pour la juger. La genèse de l'affaire remonte à la mi-janvier avec la perquisition opérée dans le domicile de l'un des membres du réseau, sis quartier Eckmühl, qui s'est soldée par la saisie de 46 kilos de résine de cannabis traitée, emballée dans 92 plaquettes de 500 grammes, ainsi qu'une somme d'argent en dinar et en euro. De fil en aiguille, la brigade anti-stup parvint à appréhender les autres affidés du groupe, au nombre de cinq, dont deux femmes. Toutes des personnes arrêtées, y compris les deux femmes, avaient des antécédents judiciaires, dont certains en rapport direct avec le trafic de drogue. Un élément a charge qui a pesé de tout son poids sur le sort des prévenus. De plus, ces derniers ont pu amasser une belle fortune de leur sombre activité et ont pu blanchir leur argent mal acquis en villas somptueuses dans des quartiers huppés, boutiques pignons sur rue au centre-ville d'Oran, ainsi que des bagnoles de marque, entre autres bien meubles et immeubles, d'après les actes consignés sur le dossier d'accusation. Selon le même document judiciaire, ce groupe aurait à son actif plusieurs opérations d'acheminement via le village frontalier Zouia (Maghnia) vers Oran de moyennes et grosses quantités de kif pour l'écouler, notamment par le truchement de certains dealers et autres détaillants de la Corniche oranaise. Insistant sur la gravité des faits et l'irréfutabilité des preuves à charge, le représentant du ministère public a requis une peine de 20 ans de réclusion contre les quatre hommes accusés. Quant aux deux femmes présumées complices, l'avocat général a requis l'application de la loi. Le verdict a été mis en délibéré, il sera connu à une date ultérieure.