L'Afrique, qui regorge de terres arables, s'inquiète des risques que pourraient engendrer les investissements fonciers à grande échelle sur le plan social, économique et environnemental, estiment les participants au 8ème FDA à Addis Abeba. L'Afrique, qui regorge de terres arables, s'inquiète des risques que pourraient engendrer les investissements fonciers à grande échelle sur le plan social, économique et environnemental, estiment les participants au 8ème FDA à Addis Abeba. «L'inquiétude croissante concernant les droits fonciers, la sécurité alimentaire, l'impact environnemental et les bouleversements sociaux, ont avivé le débat sur les coûts et l'opportunité des ces transactions à grande échelle», constatent les organisateurs du Forum. En Afrique, où se trouve une grande partie des terres arables du monde, des superficies importantes de terres agricoles sont louées ou vendues à des investisseurs opérant des gains faciles. La flambée mondiale des prix des aliments et de l'énergie et la pression grandissante en matière de la sécurité alimentaire sont à l'origine de la hausse de la demande de terres productives par des investisseurs nationaux et étrangers. Le 8ème Forum pour le développement de l'Afrique a consacré une session à la gestion des risques et les opportunités des investissements fonciers à grande échelle en faveur du développement de l'Afrique. Le nouveau défi de l'Afrique consiste, selon les participants à cette réunion, à «reconnaître et fixer les droits fonciers des communautés locales dans la législation foncière et assurer le suivi des mécanismes relatifs aux investissements fonciers à grande échelle». «Les vastes terres agricoles louées ou vendues pour résoudre le problème de la sécurité alimentaire dans le monde devraient être configurées de façon à satisfaire en premier lieu les besoins alimentaires de l'Afrique», estiment la plupart des intervenants. La demande de terres agricoles en Afrique s'est accentuée depuis la crise alimentaire de 2007 et 2008. Bien que le continent dispose de plus de terres productives, les rendements demeurent faibles par rapport aux autres régions du monde. Sécurité alimentaire exige ! La croissance démographique et le besoin d'améliorer la sécurité alimentaire exigent des pays africains d'améliorer la gouvernance et de gestion des investissements fonciers. Les participants à cette réunion ont relevé l'absence de données sur les retombées économiques, sociales et environnementales de ces transactions foncières sur les communautés locales notamment les femmes et les jeunes. Selon une étude récente, l'Afrique détient environ 60% des 440 milliards d'hectares de terres cultivables non exploitées qui ne soient ni boisées ni protégées et à faible densité démographique. Mais, l'absence de données fiables sur les terres disponibles et les investissements à grande échelle, a poussé les pays africains à entreprendre, dans le cadre de l'initiative conjointe de l'UA, de la CEA et de la BAD, une évaluation de ces investissements, dont les résultats seront publiés au début de 2013. Organisé sous le thème général : gestion et mobilisation des ressources naturelles au service du développement de l'Afrique, ce forum auquel prend part le Secrétaire d'Etat chargé de la Prospective et des Statistiques, M. Bachir Messaitfa, va rassembler pendant trois jours des chefs d'Etat et de gouvernement, des décideurs, des experts et des partenaires de développement.