Une conférence sur les opportunités d'investissement dans le secteur de l'agriculture en Afrique sera organisée du 20 au 24 avril en cours à Addis-Abeba. Initiée par le département de l'Economie rurale et de l'agriculture de la Commission de l'Union africaine (CUA), la conférence abordera des questions fondamentales se rapportant, notamment, à la promotion des investissements dans l'agriculture dans un contexte marqué par les changements climatiques, le développement du commerce régional et des marchés et le financement des investissements dans l'agriculture. Il s'agit également de stimuler la participation des pauvres et des groupes sociaux vulnérables dans les zones rurales aux activités économiques, de promouvoir les politiques qui renforcent les droits fonciers et d'améliorer la productivité et la sécurité des moyens de subsistance. Bien que la majorité des Africains subviennent à leurs besoins alimentaires et que certains pays du continent soient exportateurs de produits agricoles, l'image la plus frappante véhiculée dans le monde est celle de la sébile du mendiant. L'Afrique est confrontée régulièrement à des famines spectaculaires et elle en vient à être perçue comme un continent vivant de l'aumône; un objet de pitié. Dans l'agriculture comme dans d'autres secteurs, la production de l'Afrique et sa part de marché dans le commerce international sont faibles; cette région n'est donc pas en mesure d'influencer les prix mondiaux et la structure des échanges ou de peser de façon significative sur son propre destin. Le rôle marginal que joue l'Afrique est dû en grande partie aux mauvais résultats de son économie et au fait qu'elle ne fournit guère ce qu'on souhaite acheter dans le monde. Etant donné que l'agriculture emploie au moins 60 % de la main-d'oeuvre africaine, les mauvaises performances du secteur doivent expliquer partiellement le triste état général du continent, d'où la nécessité de lutter vigoureusement contre ce malaise profond. Ce document est écrit avec la conviction que si l'agriculture était gérée de façon appropriée, en particulier à court et moyen terme, elle serait, mieux que bien d'autres secteurs, en mesure de revigorer l'économie africaine, de sortir massivement les pauvres du désespoir et l'Afrique de son marasme. L'argument permettant d'accorder la priorité à l'agriculture devrait aller de soi en Afrique. Actuellement, l'agriculture représente environ 60 % de la main-d'oeuvre en Afrique et 20% de ses recettes d'exportation; plus de 70 % de la population totale et la majorité des plus pauvres et des sous-alimentés vivant en zone rurale, où l'agriculture constitue la base de l'économie. Bien que ce secteur ne détienne pas l'unique solution à l'insécurité alimentaire, il est au coeur du problème, d'autant plus qu'en Afrique de nombreux consommateurs, plus que dans tout autre région du monde, produisent encore leur propre nourriture. Mais le secteur est en crise. Cependant, bien qu'on soit conscient à la fois de l'importance du secteur et de la crise qu'il traverse, le soutien public et privé en faveur de l'agriculture demeure limité. Par conséquent, tous les indicateurs montrent que l'Afrique (en particulier l'Afrique subsaharienne) se laisse largement distancer par d'autres régions en développement. Par exemple, l'Afrique est depuis longtemps à la traîne au niveau du pourcentage de terres arables irriguées, de la valeur ajoutée par travailleur, du niveau d'utilisation des engrais, et des progrès de la productivité dans la production tant végétale qu'animale. Ces défaillances, allant de pair avec des échecs économiques globaux, ont eu des conséquences directes et dévastatrices. Autrement dit, inciter l'investissement dans le secteur agricole est une priorité pour les pays d'Afrique . Il y va de leur sécurité alimentaire. Dalila B.