Après avoir assuré son assise sur le marché algérien, le groupe CEVITAL ambitionne sérieusement d'investir l'Afrique. Premier groupe privé en Algérie, notamment dans l'agroalimentaire, le groupe est aussi fortement présent dans d'autres secteurs, notamment la sidérurgie, l'énergie électrique, l'électronique l'électroménager, le verre plat, etc. Fort de cette expérience, le patron du groupe Issaad REBRAB qui a confié la gestion à un manager mondialement connu, se contente de la présidence du conseil d'administration. Ce qui lui permet de prendre son bâton de pèlerin pour sillonner l'Afrique en quête d'opportunités d'investissements. Dans une interview à «Jeune Afrique», Issaad REBRAB détaille sa stratégie d'investissement sur le continent : « ...ce que nous avons l'intention de faire au niveau africain, c'est partir de notre crédibilité, de notre expertise, de notre savoir-faire afin de mobiliser des moyens financiers extérieurs, tout en donnant des garanties, et lever des fonds sur les marchés internationaux. Cela nécessite de créer une structure hors Algérie. Ce sont ensuite les projets eux-mêmes qui doivent recueillir ces fonds...». Dans un premier temps, le patron de CEVITAL a jeté, son dévolu sur le Soudan, la Tanzanie, l'Ethiopie et la Côte d'Ivoire. «Nous avons décidé d'aller dans ces pays s'il y a des unités de production qu'on peut reprendre, moderniser ou agrandir. Sinon, nous construirons de nouvelles unités de production. Cela sera étudié au cas par cas. Par exemple, le Soudan a un grand potentiel pour la production sucrière. L'Ethiopie, la Tanzanie et la Côte d'Ivoire ont également un grand potentiel agricole. On peut y produire de la canne à sucre et de la betterave sucrière. Et pourtant, ces pays importent du sucre, ce qui est anormal», motive-t-il ses choix. C'est en allant exploiter les énormes potentialités agricoles et humaines dans ces pays, que le patron de CEVITAL compte, non seulement, élargir ses investissements mais contribuer également à l'autosuffisance alimentaire dans ces contrées. Il donnera deux exemples pour étayer ses motivations. Le premier concernant l'Ethiopie qui n'exploite que 15 millions d'hectares sur plus de 73 millions d'hectares de terres arables. « L'Ethiopie devrait être un des plus grands producteurs de sucre en Afrique et dans le monde. Il leur manque non seulement des moyens financiers, mais aussi le savoir-faire. Or nous avons le savoir-faire, nous savons comment mobiliser les moyens financiers. Nous avons donc décidé d'investir ». Autre exemple, celui de la Côte d'Ivoire « qui importe un million de tonnes de riz d'Asie. Pourtant, il lui suffirait d'exploiter 300 000 hectares pour être autosuffisante et même dégager des excédents pour l'export ». Les ambitions de REBRAB ne s'arrêtent pas à l'agriculture. Il compte, également s'attaquer au secteur de l'énergie électrique. Le secteur portuaire est également dans les plans du patron de CEVITAL : « Il y a aujourd'hui des ports africains saturés, où les bateaux restent quelques fois un, deux, trois mois. Nous avons une expérience à Bejaïa, où nous avons réalisé un terminal de déchargement portuaire grâce auquel on peut décharger un bateau de 50 000 tonnes en 48h, ce qui permet d'économiser 40 dollars par tonne. C'est un investissement très vite amorti ». Synthèse N. Benchaa