Selon les données les plus récentes, et en dépit de la situation économique mondiale, le secteur secondaire marocain a bénéficié d'une croissance encourageante en 2012, grâce en grande partie à la production de roche phosphatée et de ses dérivés. Selon les données les plus récentes, et en dépit de la situation économique mondiale, le secteur secondaire marocain a bénéficié d'une croissance encourageante en 2012, grâce en grande partie à la production de roche phosphatée et de ses dérivés. Cependant, le gouvernement étant soumis à une forte pression pour faire baisser le chômage et augmenter la consommation des ménages, recherche des capitaux étrangers supplémentaires pour des secteurs manufacturiers spécifiques afin de contribuer à l'accélération de l'activité industrielle sur le moyen-terme. Le Maroc est l'un des plus grands producteurs de phosphate au monde et le secteur apporte la part la plus significative de l'industrie dans le PIB. Au cours des neuf premiers mois de l'année 2012, le volume des exportations de phosphate brut a baissé, de 7,04 millions de tonnes à 6,91 millions de tonnes, mais leur valeur a augmenté de 9,26 milliards de dirhams (833,62 millions d'euros) à 9,71 milliards de dirhams (874,13 millions d'euros) à la fin septembre. Les exportations de dérivés de phosphate sont passées de 4,72 millions de tonnes en 2011 à 4,87 millions de tonnes en 2012, ce qui a fait progresser la valeur des exportations de 26,43 milliards de dirhams (2,38 milliards d'euros) à 27,32 milliards de dirhams (2,46 milliards d'euros) à fin septembre. Les phosphates et leurs dérivés constituent la principale source de devises étrangères du pays et représentent environ un quart des exportations totales. Si le volume de la demande étrangère a légèrement baissé à cause du contexte économique mondial, la hausse des prix des matières premières a cependant permis de maintenir le chiffre d'affaires du secteur. L' Office chérifien des phosphates (OCP), qui appartient à l'état et domine le secteur des phosphates, s'est lancé dans un projet d'investissement d'une valeur de 130 milliards de dirhams (11,7 milliards d'euros) visant à moderniser les infrastructures du secteur et à accroître les capacités de production de 30 millions de tonnes à 50 millions de tonnes d'ici à l'année 2020. La croissance de ce secteur a déjà attiré des investissements considérables de la part d'institutions étrangères notamment les accords passés entre mai et octobre 2012 avec la Banque européenne d'investissement, la Banque africaine de développement et l'Agence française de développement pour un prêt total de près de 400 millions d'euros. Ce projet devrait contribuer à renforcer la productivité du secteur à court-terme. Afin d'atteindre ses objectifs de production, l'OCP a l'intention de superviser la construction de quatre mines à Khouribga et Benguérir, et qui devraient fournir une capacité supplémentaire de 20 millions de tonnes de roche phosphatée par an. Les travaux ont aussi déjà commencé sur un pipeline de 300 kilomètres pouvant transporter chaque année 55 millions de tonnes de minéraux bruts jusqu'aux centres de traitement et d'exportation. Le premier tronçon, qui relie la mine de Khouribga à Jorf Lasfar, avec une capacité de 40 millions de tonnes, devrait être opérationnel en avril 2013. À l'horizon 2020, l'OFC a pour objectif d'ajouter un second pipeline entre Gantour et son usine chimique de Safi. L'OCF est aussi en train de développer de nouvelles infrastructures industrielles au Jorf phosphate hub, y compris des usines de lavage et d'enrichissement de phosphate. Bien que générant le plus de revenus du secteur secondaire, le segment du phosphate n'a pas été le seul à afficher de bons résultats. Le secteur manufacturier a lui aussi progressé pour la période 2010-2011 avec une croissance comprise entre 5 % pour les exportations de chaussures et de produits électroniques, et 20 % pour les exportations dans l'automobile et l'aéronautique, selon un rapport publié par l'Observatoire marocain de l'industrie (OMI) en septembre. Le maintien de la croissance dans les secteurs manufacturiers est crucial pour le royaume d'Afrique du nord, compte tenu du besoin à la fois d'accroître l'apport de devises étrangères et d'améliorer les chiffres de l'emploi. Actuellement, le secteur industriel représente environ 31 % du PIB et emploie 20 % de la population active. Les industries manufacturières de l'aéronautique et de l'automobile ont continué à enregistrer la plus forte performance au cours des neuf premiers mois de l'année. En effet, la valeur des exportations de composants pour l'aéronautique a augmenté de 18 % en glissement annuel pour atteindre 4,64 milliards de dirhams (417,71 millions d'euros) à fin septembre. Les exportations du secteur automobile ont cru de 7 % en glissement annuel pour atteindre 18,3 milliards de dirhams (1,65 milliards d'euros), selon le rapport de l'OMI. Cette hausse peut être en partie attribuée à la stratégie proactive du gouvernement pour attirer les investissements dans l'industrie. L'état vise en particulier l'introduction et l'expansion d'au moins 15 « zones industrielles intégrées » sur l'ensemble du territoire, axées sur les activités économiques locales. Par exemple, le Midparc Casablanca Free Zone, situé à Nouaceur près de l'aéroport international de Casablanca va accueillir 250 unités industrielles sur 124 hectares et sera dédié à l'industrie aéronautique. En juin, l'entreprise canadienne Bombardier, un fabricant d'avion, a signé un contrat avec Midparc Investment, une société de portefeuille et de gestion immobilière marocaine, pour acheter du terrain pour la construction d'une nouvelle usine dans la zone franche. Une autre zone récemment ouverte dans la ville côtière de Tétouan se concentrera sur l'offshoring, un secteur doté d'un fort potentiel pour le développement de l'industrie marocaine. Cette zone, appelée Tetouanshore, sera dédiée au développement de l'externalisation des centres d'appel, et des activités administratives et informatiques. Le premier volet, qui a inclus un investissement de 210 millions de dirhams (21 millions d'euros), a été inauguré en 2012, avec une superficie initiale de 6 hectares et 22 000 mètres carré de bureaux et de locaux administratifs. En donnant accès à un maillage de transport et logistique, ainsi qu'à des avantages fiscaux, comme une exemption de 5 ans à l'impôt sur les sociétés et des coûts réduits pour la location de bureaux dans le cas de Tetouanshore, ces types de zone devraient constituer des vecteurs de croissance pour diverses industries. La conjonction de l'aide financière étrangère, des aides de l'état pour fournir des exemptions fiscales et d'un contexte logistique attractif pour les investissements dans le secteur manufacturier devrait contribuer à diversifier et à développer le secteur industriel sur le moyen-terme.