Le groupe armé Ansar Dine et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg du nord du Mali), ont plaidé à Alger pour un règlement par la voie du dialogue de la crise qui secoue leur pays, exprimant, par la même, leur disposition à travailler ensemble sur cette voie. Des représentants d'Ansar Dine et le MNLA ont animé une conférence de presse à Alger à l'issue de la signature d'un accord de partenariat. «Ansar Dine réitère sa volonté et son engagement pour aller vers une solution pacifique», a indiqué le représentant de ce groupe armé, M. Mohamed Aharib, saluant les efforts de l'Algérie pour résoudre la crise malienne par la voie du dialogue. Affichant son «optimisme» quant à la réussite de cet accord, il a demandé à l'Algérie et à la communauté internationale d'accompagner les Maliens dans la recherche d'une solution à cette crise par la voie politique et non par la voie militaire. «Nous avons engagé un processus de partenariat (entre Ansar Dine et le MNLA), compte tenu de la situation prévalant au Mali et aussi par rapport à la décision de la communauté internationale (ONU) de voter une résolution autorisant une intervention militaire», a précisé M. Aharib, rappelant que son mouvement a toujours été contre l'option militaire. La solution est d'engager un dialogue politique, a-t-il dit, rappelant que son mouvement avait demandé à tous les Maliens et à la communauté internationale d'encourager cette option. «C'est pour cela que nous sommes ensemble, ici aujourd'hui (à Alger), afin de faire face à cette situation», a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d'«agir vite». Pour sa part, le représentant du MNLA, M. Bey Diknan, a indiqué que son mouvement était «toujours ouvert» au dialogue, relevant que la signature de l'accord, «est le résultat de plusieurs tentatives de rapprochement entre les deux mouvements», et «obtenu grâce au rôle de l'Algérie». «Nous sommes toujours ouverts au dialogue», a-t-il assuré, ajoutant qu'il «est plus facile de régler les problèmes par le dialogue que de les régler par l'intervention militaire». «Opportunité» M. Diknan a indiqué, en outre, que l'accord entre les deux mouvements est une «opportunité» pour le gouvernement du Mali afin qu'il puisse «se mettre sur les rails», en vue d'aboutir à une sortie pacifique à la crise. Il a ajouté qu'une intervention militaire n'arrange pas les Maliens, et en particulier les populations de l'Azawad. Il a demandé, à cet égard, à l'Algérie de soutenir cette démarche et de maintenir le travail pour «consolider ce partenariat, dont l'objectif est de soulager les souffrances des populations, en luttant contre le terrorisme et la criminalité organisée». Ansar Dine et le MNLA ont signé, vendredi, une déclaration de partenariat, dans laquelle ils s'engagent à «s'abstenir de toute action susceptible d'engendre une situation de confrontation et toute forme d'hostilité dans la zone qu'ils contrôlent». Ils se sont engagés également à sécuriser les zones sous leur contrôle et à agir de manière à permettre la libération de toute personne se trouvant en état de captivité et/ou d'otage dans la zone affectée. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté jeudi, à l'unanimité, une résolution autorisant «pour une période initiale d'un an» le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) qui sera chargée, notamment, d'aider les autorités maliennes à reprendre les zones du nord du pays contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes.