Décision - Les groupes armés MNLA et de Ansar Dine se sont dit prêts hier, vendredi, à Alger, à cesser les hostilités au Mali et à négocier avec les autorités. Ansar Dine (Défenseurs de l'Islam), essentiellement composés de Touareg maliens, et la rébellion targuie du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), se sont engagés sous l'égide de l'Algérie à «s'abstenir de toute action susceptible d'engendrer des situations de confrontation et toute forme d'hostilité dans les zones qui sont sous leur contrôle». Les deux groupes, qui avaient entamé une amorce de dialogue avec Bamako début décembre à Ouagadougou, ont aussi convenu de «conjuguer et coordonner» leur action pour «toute démarche visant la recherche d'une situation pacifique et durable» avec les autorités de transition, tout en dénonçant un éventuel déploiement militaire étranger. «Ce n'est pas la solution», a déclaré à Alger le représentant d'Ansar Dine, Mohamed Ag Akharib. «Il appartient maintenant au pays médiateur (l'Algérie) de fixer un calendrier des négociations. C'est un processus qu'on vient d'engager, il faut qu'on aille vite», a déclaré, au nom d'Ansar Dine, Mohamed Ag Akharib. Il a en revanche dit que son groupe refusait «catégoriquement de renoncer à la charia», la loi islamique appliquée avec rigueur dans tout le nord du Mali. Par ailleurs, Ansar Dine et le MNLA, ont plaidé pour un règlement par la voie du dialogue de la crise qui secoue leur pays, exprimant, par la même, leur disposition à travailler ensemble sur cette voie. «Ansar Dine réitère sa volonté et son engagement pour aller vers une solution pacifique», a indiqué le représentant de ce groupe armé, Mohamed Aharib, lors d'une conférence de presse animée à l'issue de la signature d'un accord de partenariat, saluant les efforts de l'Algérie pour résoudre la crise malienne par la voie du dialogue. Affichant son «optimisme» quant à la réussite de cet accord, il a demandé à l'Algérie et à la communauté internationale d'accompagner les Maliens dans la recherche d'une solution à cette crise par la voie politique et non par la voie militaire. «Nous avons engagé un processus de partenariat (entre Ansar Dine et le MNLA), compte tenu de la situation prévalant au Mali et aussi par rapport à la décision de la communauté internationale (ONU) de voter une résolution autorisant une intervention militaire», a précisé M. Aharib, rappelant que son mouvement a toujours été contre l'option militaire. La solution est d'engager un dialogue politique, a-t-il dit, rappelant que son mouvement avait demandé à tous les Maliens et à la communauté internationale d'encourager cette option. «C'est pour cela que nous sommes ensemble, ici aujourd'hui (à Alger), afin de faire face à cette situation», a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d'«agir vite». Pour sa part, le représentant du MNLA, Bey Diknan, a indiqué que son mouvement était «toujours ouvert» au dialogue, relevant que la signature de l'accord, «est le résultat de plusieurs tentatives de rapprochement entre les deux mouvements», et «obtenu grâce au rôle de l'Algérie». «Nous sommes toujours ouverts au dialogue», a-t-il assuré, ajoutant qu'il «est plus facile de régler les problèmes par le dialogue que de les régler par l'intervention militaire».