Les groupes rebelles d'Ansar Dine et le mouvement de l'Azawad ont répondu à l'appel de l'Algérie et ont accepté d'emprunter le chemin de la paix pour un règlement du conflit par la voie du dialogue. Les deux parties ont signé un accord de partenariat à Alger, mais cela est-il suffisant d'éviter une intervention militaire dans la région ? L'accord signé entre les deux groupes armés intervient au moment où le Conseil de sécurité a autorisé l'envoi d'une force militaire africaine pour libérer le nord du Mali. Un contingent de plus de 3 000 soldats africains de la Cédéao devrait intervenir pour déloger les groupes terroristes du Nord-Mali. La question qui mérite d'être posée est la suivante : l'accord signé entre les deux groupes pourrait-il éviter l'intervention militaire dans la région ? Selon des spécialistes du dossier du Sahel, il est difficile de répondre par l'affirmative, car Ansar Dine et le MNLA doivent trouver un consensus immédiat avec l'Etat malien. Qui de l'Etat ou des deux parties en conflit pourrait accepter de faire des concessions pour pouvoir s'unir avant de se lancer dans la bataille de libération du nord du Mali des mains des groupes terroristes ? En attendant, Ansar Dine et le MNLA se sont engagés à trouver une entente pacifiquement mais le plus dur reste à faire. «Ansar Dine réitère sa volonté et son engagement pour aller vers une solution pacifique», a indiqué le représentant de ce groupe armé, Mohamed Aharib, saluant les efforts de l'Algérie pour résoudre la crise malienne par la voie du dialogue. Affichant son «optimisme» quant à la réussite de cet accord, il a demandé à l'Algérie et à la communauté internationale d'accompagner les Maliens dans la recherche d'une solution à cette crise par la voie politique et non par la voie militaire. «Nous avons engagé un processus de partenariat compte tenu de la situation prévalant au Mali et aussi par rapport à la décision de la communauté internationale (ONU) de voter une résolution autorisant une intervention militaire», a précisé M. Aharib, rappelant que son mouvement a toujours été contre l'option militaire. La solution est d'engager un dialogue politique, a-t-il dit, rappelant que son mouvement avait demandé à tous les Maliens et à la communauté internationale d'encourager cette option. «C'est pour cela que nous sommes ensemble, ici aujourd'hui (à Alger), afin de faire face à cette situation», a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d'«agir vite». Pour sa part, le représentant du MNLA, Bey Diknan, a indiqué que son mouvement était «toujours ouvert» au dialogue, relevant que la signature de l'accord «est le résultat de plusieurs tentatives de rapprochement entre les deux mouvements», et «obtenu grâce au rôle de l'Algérie»». «Nous sommes toujours ouverts au dialogue», a-t-il assuré, ajoutant qu'il «est plus facile de régler les problèmes par le dialogue que de les régler par l'intervention militaire». M. Diknan a indiqué, en outre, que l'accord entre les deux mouvements est une «opportunité» pour le gouvernement du Mali afin qu'il puisse «se mettre sur les rails», en vue d'aboutir à une sortie pacifique à la crise. Il a ajouté qu'une intervention militaire n'arrange pas les Maliens, et en particulier les populations de l'Azawad. Il a demandé, à cet égard, à l'Algérie de soutenir cette démarche et de maintenir le travail pour «consolider ce partenariat, dont l'objectif est de soulager les souffrances des populations, en luttant contre le terrorisme et la criminalité organisée». Ansar Dine et le MNLA ont signé, vendredi, une déclaration de partenariat, dans laquelle ils s'engagent à «s'abstenir de toute action susceptible d'engendrer une situation de confrontation et toute forme d'hostilité dans la zone qu'ils contrôlent». Ils se sont engagés également à sécuriser les zones sous leur contrôle et à agir de manière à permettre la libération de toute personne se trouvant en état de captivité et/ou d'otage dans la zone affectée. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté jeudi, à l'unanimité, une résolution autorisant «pour une période initiale d'un an» le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma) qui sera chargée, notamment, d'aider les autorités maliennes à reprendre les zones du nord du pays contrôlées par Al-Qaïda.