Le potentiel touristique ne peut constituer une attractivité et attirer les visiteurs sans le développement d'instruments, outils et infrastructures permettant sa promotion. Le développement d'un réel marketing touristique, porté essentiellement par les agences touristiques et, des infrastructures d'hébergement, de restauration et de détente, en aval pour accueillir les éventuels visiteurs, sont deux conditions essentielles sur lesquelles se construit une véritable industrie touristique. Si certaines régions du pays connaissent un essor considérable en matière d'infrastructures touristiques répondant aux normes internationales, d'autres accusent un retard affligeant en la matière. C'est le cas de Souk Ahras, par exemple, qui a reçu, avant-hier, la visite du secrétaire d'Etat auprès du ministre du Tourisme et de l'artisanat, chargé du tourisme, Mohamed Amine Hadj-Saïd. Malgré un potentiel touristique important constitué, essentiellement de sites historiques mais aussi de sites naturels attrayants, cette wilaya ne connait pas l'afflux espéré de touristes. Et sur ce plan là, M. Hadj Said a été catégorique : «une région sans infrastructures hôtelières ni agences de tourisme ne peut être qualifiée de destination touristique, quels qu'en soient les atouts ». Lors d'une rencontre avec les opérateurs locaux du secteur du tourisme, M. Hadj-Saïd a estimé que l'olivier de Saint-Augustin et les ruines de Khemissa et de Madaure représentent pourtant une « matière brute » qui exige la concrétisation d'une série d'infrastructures à l'exemple d'hôtels et de restaurants de qualité. Le constat fait par le membre du gouvernement à Souk Ahras est d'ailleurs valable pour plusieurs autres régions aux potentialités respectables, pour ne pas dire importantes, mais qui souffrent d'un réel déficit en infrastructures d'accueil et en moyens de communication permettant une réelle valorisation de leur destination. Inscrivant sa visite dans le cadre d'une démarche de concertation « franche et constructive» avec les opérateurs activant dans le tourisme dans cette wilaya, il a noté que cette région, riche de ses sites et de ses paysages montagneux et forestiers, « doit inciter les opérateurs à faire preuve de professionnalisme pour développer le secteur et renforcer l'attractivité de cette wilaya ». Afin de contourner cette contrainte et en attendant l'investissement sur les infrastructures, M. Hadj Said a exhorté les agence de tourisme a proposer « un produit touristique basé sur la formule d'hébergement chez l'habitant, en particulier lorsqu'il s'agit de riverains des sites à visiter », une formule qui a donné des résultats encourageants notamment au Sud du pays. Cependant, les initiatives locales se révèlent insuffisantes sans une stratégie nationale de promotion du tourisme et à ce titre, le secrétaire d'Etat au tourisme, a rappelé, lors de sa visite à Annaba,les grands axes de la stratégie de son secteur qui s'articule autour de cinq concepts, en l'occurrence la promotion, la qualité et la formation, l'encouragement de l'investissement, le financement et ce que l'on appelle la chaîne touristique ou l'intersectorialité. M.Hadj Said a tenu à annoncer aux opérateurs du secteur l'imminence de l'approbation par le gouvernement du plan touristique, ce qui signifie la remise des ZET entre les mains des investisseurs. Il a également souligné l'impératif partenariat entre le public et le privé à même de relancer le secteur du tourisme. Il est à noter que le secteur hôtelier national qui se compose de 97 000 lits en tout, sera renforcé en 2013 par 150 000 nouveaux lits, qui pourront ainsi répondre aux besoins exprimés, tout en offrant une meilleure qualité de service aux clients.