La nouvelle approche de décentralisation, susceptible de donner une impulsion au secteur du tourisme dans la wilaya d'Oran, achoppe à nombre de difficultés malgré la levée des entraves conduisant à la libération des assiettes foncières dans des zones d'extension touristiques. Selon le directeur du Tourisme, Yahia Sbih, les nouvelles études, inscrites à l'indicatif du secteur pour l'aménagement des zones d'extension touristique (ZET), notamment celles de Mers El Hadjadj et Aïn Franine, ont connu un grand retard. «L'Agence nationale de développement touristique (ANDT) devrait engager les études d'aménagement touristique des ZET, mais celles-ci ont connu du retard en raison de problèmes de financement», a-t-il souligné. Il a estimé, dans ce contexte, dérisoire le montant de six (6) millions de dinars qui était alloué pour le financement des deux plans d'aménagement touristique (PAT) pour les deux ZET. «Cette situation s'assimile à un blocage en raison d'autres difficultés relevées pour l'identification et la libération des assiettes foncières des ZET qui, dans plusieurs cas, recouvrent des terrains agricoles appartenant à l'Etat et, parfois même, des terres appartenant à des propriétaires privés détenteurs de titres», a indiqué, pour sa part, le directeur régional de l'ANDT, M. Abderrahmane Derragui. Il qualifie «d'importantes» les initiatives prises au niveau local «pour en découdre avec les entraves de procédures qui se dressent devant la promotion de l'investissement touristique, notamment balnéaire». Au sujet de la ZET de Madagh, qui a bénéficié d'une étude faite par un bureau d'études étranger, et qui du reste a été rejetée par les autorités locales, M. Derragui, plaidant pour le développement d'un tourisme réfléchi, responsable, durable et respectueux de l'environnement, s'est demandé pourquoi l'ANDT n'a pas été instruite pour corriger les erreurs. Sept ZET sur neuf à l'état vierge au niveau de la wilaya d'Oran A l'exception des zones d'extension touristique (ZET) de Cap falcon (Aïn El Turck) et Cap Carbon (Arzew) qui sont envahies par le béton, les ZET de Madagh (1), Madagh (2), Cap blanc (Boutlélis), «Les Andalouses», «Aïn Franine», «Kristel» sont quelque peu sauvegardées et, à un degré moindre, «Mers El Hadjadj», a-t-on soutenu à la Direction du tourisme. Cette dernière connaît une situation exceptionnelle avec la réalisation d'une usine de dessalement d'eau de mer. «La superficie déterminée par le cadastre s'est réduite comme une peau de chagrin», a-t-on relevé. Impératif de décentralisation de la décision Pour autant, le problème des ZET n'est pas encore réglé comme en témoigne la différence des surfaces annoncées par le Journal Officiel et par le cadastre, à l'exemple de Kristel qui dénombre 110 hectares, selon le Journal Officiel, et 141 ha, selon le cadastre. Les zones d'extension touristiques d'Oran, une wilaya côtière connaissant une pression urbanistique, risquent d'être fragilisées davantage compte tenu des équipements qui sont projetés. «Des garde-fous s'imposent», ont soutenu, à ce propos les professionnels du secteur. La décentralisation de la décision autorisant la wilaya à accorder des concessions foncières pour l'investissement dans le domaine des services représente une solution pour donner une impulsion au secteur du tourisme, a souligné un cadre de la Direction du tourisme qui met en avant les difficultés auxquelles sont confrontés les investisseurs potentiels. Il s'agit de la concession foncière pour l'investissement touristique, notamment dans les ZET dont les dossiers sont traités localement par le Comité d'assistance et de localisation pour la promotion de l'investissement et de régulation foncière (CALPIREF) selon les nouvelles directives du gouvernement, a-t-il dit. Il a rappelé, par ailleurs, d'autres orientations parmi lesquelles l'octroi de l'accord de principe pour la concession foncière lorsque le projet équivaut à 500 millions DA et plus et requiert l'avis du Conseil national de l'investissement, précisant que l'attribution de la concession sur accord du CALPIREF se fait au niveau local lorsque l'investissement ne requiert pas l'aval du CNI. Selon la Direction du tourisme, l'investisseur potentiel doit formuler au CALPIREF une demande de concession de terrain pour son projet. Une fois accepté, le dossier est adressé à l'ANDT pour appréciation via la tutelle qui en donne l'accord pour permettre au porteur du projet d'accéder à la concession foncière, a expliqué un cadre de la Direction du tourisme de la wilaya. Oran, pôle d'excellence de la région Nord-ouest algérien, doit mettre en valeur certains sites naturels, historiques et autres ensembles qui structurent son territoire, a souligné un investisseur.