La filière apicole a suscité ces dernières années un intérêt croissant des agriculteurs dans certaines régions du Sud au regard des résultats encourageants obtenus. Dans la wilaya de Ghardaïa, cette intérêt s'est traduit par la naissance de plusieurs associations apicoles, dont celle dénommée «Tammemt» (miel en dialecte local) activant dans la région de Guerrara, à 150 km au nord du chef lieu de la wilaya. Selon le secrétaire de cette association, les prémices de cet intérêt manifesté à l'égard de l'apiculture dans la région remontent aux années 1970, à travers des initiatives développées, de façon traditionnelle, par certains agriculteurs. M. Hachemi Aldjoune explique que les techniques d'élevage rudimentaires, usant de troncs de palmiers pour servir de ruches d'abeilles en l'absence de moyens appropriés, et l'insuffisance de produits nutritionnels nécessaires pour les abeilles, ont fini par décourager les premiers apiculteurs de la région. Après une longue période de léthargie, l'activité apicole a enregistré ensuite une ‘'timide'' reprise, à la faveur de la création de nouvelles associations versées dans ce créneau, à l'exemple de celle des ‘'Amis de l'abeille'' à Ghardaïa. Cette filière, pour laquelle l'année 2007 marquera le début d'un nouvel élan, n'a depuis cessé d'évoluer, confortée par l'organisation, en direction des apiculteurs de la wilaya, de stages de formation sur la filière au niveau d'une coopérative apicole de la wilaya de Boumerdès, a-t-on signalé. L'expérience transmise aux nouveaux apiculteurs a donné lieu à l'installation, en 2008 dans la région de Guerrara, d'une centaine de ruches modernes détenues par une vingtaine d'apiculteurs, avant de passer l'année suivante à près de 500 unités gérées par une cinquantaine d'apiculteurs, a fait savoir M. Aldjoune. La filière a continué sur sa lancée, portant le nombre de ruches de 1.100 unités en 2010 à 1.520 ruches en 2011, exploitées par 120 apiculteurs, a-t-il précisé. Ce développement a influé positivement sur la production du miel qui s'est accrue de 1,5 quintal en 2008 à 22 quintaux l'année suivante, pour atteindre, en 2011, une récolte ‘'record'' estimée à 125 quintaux de miel, a estimé le président de l'association ‘'Tammemt''. Une légère baisse de la production de miel a été enregistrée en 2012, pour s'afficher à hauteur de 80 quintaux seulement, du fait notamment de la canicule ayant affecté la région, a-t-il expliqué. S'agissant du développement de l'apiculture dans la région de Ouargla, la filière, encore en phase expérimentale dans la région, ne compte que deux apiculteurs activant au niveau de la région de Touggourt, avec un total de cinq ruches seulement, selon la Chambre de l'agriculture de la wilaya. La Chambre, qui vient d'établir sa carte professionnelle au second apiculteur, a fait savoir que cette institution œuvre à apporter une assistance aux nouveaux opérateurs dans ce domaine, à travers l'organisation de campagnes de sensibilisation et de vulgarisation sur la filière apicole en milieu des agriculteurs, et ce dans le but d'étendre cette activité. Le conservateur des forêts de la wilaya de Ouargla s'est, pour sa part, félicité de l'intérêt manifesté par une quarantaine de fellahs de la région pour ce type d'élevage, qui devront bénéficier de sessions de formation en apiculture à Ouargla à l'initiative de l'association ‘'Tammemt'' de Guerrara. M. Debabnia Harkati a indiqué que cette opération devant permettre aux agriculteurs de s'imprégner des techniques d'élevage requises, tend à donner une impulsion à la filière, contribuer à la création de petits projets apicoles, et diversifier la production agricole dans la région.