Les perspectives à court terme de l'Afrique subsaharienne demeurent favorables mais les principaux risques tiennent aux incertitudes qui entourent l'économie mondiale, a indiqué vendredi le FMI dans son rapport sur les perspectives économiques régionales consacré à cette partie de l'Afrique. Coïncidant avec la tenue du Forum économique mondial pour l'Afrique organisé du 8 au 10 mai au Cap (Afrique du Sud), ce nouveau rapport avance que la croissance économique de l'Afrique subsaharienne devrait accélérer légèrement pour s'établir à 5,5 % en 2013-2014, contre 5% en 2012. L'institution de Bretton Woods explique que ces projections favorables découlent, en partie, de l'amélioration progressive des perspectives de l'économie mondiale, tandis que, localement, l'investissement dans les secteurs axés sur l'exportation sera l'un des principaux moteurs de la croissance pendant la période à venir. ‘'Les perspectives favorables de la région sont tributaires de la mise en oeuvre de politiques macroéconomiques avisées, encore que le dosage des mesures nécessaires diffère selon le pays'', a déclaré Mme Antoinette Sayeh, Directrice du Département Afrique du FMI. Compte tenu des risques qui existent, les pays en plein essor dont les amortisseurs budgétaires sont réduits ‘'devraient donner la priorité à la reconstitution de ces amortisseurs pour affronter d'éventuels chocs extérieurs tout en préservant la croissance à long terme et en répondant à leurs besoins de développement'', a-t-elle ajouté. La croissance économique de la région sera en outre soutenue par des facteurs ponctuels dans certains pays, tels qu'un rebond de l'activité après les inondations au Nigéria, le redressement de l'agriculture dans les régions touchées auparavant par la sécheresse et la normalisation progressive de l'activité économique dans les pays sortant d'un conflit, précise le FMI. L'inflation régionale devrait continuer à refluer pour tomber en dessous de 6% d'ici fin 2014, sous l'effet de la modération attendue des prix des produits de base non pétroliers et de la poursuite d'une politique monétaire appropriée. Selon Mme Sayeh, les principaux risques pesant sur ces perspectives tiennent aux incertitudes qui entourent l'économie mondiale, mais que des chocs éventuels n'influeraient probablement pas de façon très prononcée sur les résultats globaux de la région. Cependant, les pays dont les marges de manoeuvre budgétaires sont réduites et dont la base d'exportation est étroite, ou encore sont exposés plus directement aux sources de risque, pourraient être plus durement touchés. Commentant les principales conclusions du rapport, Mme Sayeh a prévenu que bien que la majorité des pays de la région ne soient pas empêchés d'emprunter par le niveau élevé de leur dette, beaucoup pourraient éprouver des difficultés à lever des fonds suffisants pour financer un gonflement des déficits en période de récession. Elle a, toutefois, observé que l'accès croissant de la région aux marchés des capitaux mondiaux s'explique à la fois par les conditions de financement favorables sur les marchés internationaux et par les bonnes perspectives économiques de la région. Pour profiter au maximum du regain d'intérêt des investisseurs mondiaux, a-t-elle poursuivi, les pays subsahariens devraient continuer de mener des politiques budgétaires prudentes, envisager divers moyens de financement et suivre les meilleures pratiques de manière à s'assurer les conditions de financement les plus favorables. Malik A.